dimanche 20 mai 2018

Irlande, jour 9 : Brú Na Bóinne. Fin du séjour et photos bonus.

Dans le comté de Meath, à 30 minutes de Dublin en voiture, près de la rivière Boyne, se trouve un paysage archéologique étonnant ! Parmi les plus imposants au monde, il est surtout connu pour ses tumulus abritant des tombes mégalithiques, ou tombes à couloir. Plus de 40 tombes sont disséminées dans la région, et il y en a peut-être encore qui sont inconnues. Les plus importantes sont celles de New Grange, Knowth et Dowth.






 Celui de New Grange est le plus connu : 





Cette tombe est entourée de de 97 mégalithes dont le plus impressionnant, magnifiquement décoré, est situé à l'entrée du site. 



La spirale est un motif récurrent dans beaucoup d'anciennes civilisations. Elle symbolise l'évolution de l'âme (le cycle, la réincarnation), exprimant l'expansion. Elle est lié, dans son symbolisme, à l'image du labyrinthe. Je vous en dirai plus quand j'aurai terminé l'ouvrage que je suis en train de lire, sur les spirales et les labyrinthes à travers les âge et les civilisations.
Bien que certains motifs se retrouvent dans chaque tombeau, les répertoires des décorations sont particuliers à chacun d'eux ! Pas de déco funéraire généralisée ni systématique. Chaque tombe a son expression propre.

Le site de New Grange a été fouillé entre 1962 et 1975. C'est le professeur M.J. O'Kelly qui y découvrit l'imposte par laquelle le soleil du solstice d'hiver pénètre dans la chambre funéraire cruciforme.
"8h58 exactement, le premier rayon de lumière passe à travers l'imposte de fuse le long du couloir pour atteindre le sol de la chambre tombale, jusqu'à l'arête frontale de la vasque de pierre située dans le renfoncement" écrit-il en 1969.







La façade du tumulus est en quartz blanc. Elle fut reconstituée par les archéologues. Elle resplendit avec éclat, en plein soleil.


Il y avait beaucoup de monde, alors que les visites sont limitées à quelques groupes par jour. Il fallait réserver... Par ailleurs, l'accès aux tombeaux de Dowth est interdit et l'attente, pour pouvoir visiter l'intérieur des autres sites, était de plus de 3 heures !
Nous avions un avion à prendre...
Je me suis donc contentée de la reconstitution, au centre des visiteurs.






Je n'aurais pas plus ressenti d'énergie ou d'émotion dans le site original, je crois. Mon intuition y étant parasitée par la foule et la charge énergétique ou émotionnelle qu'y ont laissés les innombrables pilleurs et visiteurs, comme c'est le cas avec les sites similaires, chez nous, de Wéris, par exemple, usés et vidés, dans tous les sens des termes. Je n'y aurait pas gagné beaucoup plus d'indices sur la véritable histoire et utilisation de ces sites.
Ah, vite, que l'on invente une machine à remonter le temps ! 😉

1000 objets en silex et 274 objets de poterie ont été retrouvés mais aucun ne peut être attribué aux premiers bâtisseurs.

Beaucoup d'hypothèses et d'extrapolations existent, concernant ces tombeaux. D'autant plus qu'ils furent utilisés à travers plusieurs millénaires, avant et bien après l'ère néolithique, ayant subit des transformations dès le début de la période chrétienne.
Aujourd'hui, les néo-druides et autres gourous pan-celtiques aimeraient en faire leur chou gras, s'ils pouvaient ! Mais heureusement, l'administration du patrimoine irlandais tient fermement les rênes !


Voici quelques infos supplémentaires sur les sites en question, prises au centre des visiteurs : 




Une telle construction demande de l'organisation, un certain génie et du savoir-faire (taille des pierres, excavation, orientations et mesures, notions de cosmogonie, etc.), un objectif commun, une volonté commune... Une communauté soudée !
L'un des mégalithes, à extérieur de New Grange, pèse près de 10 tonnes. D'autres, à l'intérieur des tombes, sont encore plus lourds.

Chaque peuple se succédant à travers le néolithique, l'âge de Bronze et de fer, semble avoir démontré beaucoup de respect envers ces lieux qui étaient bien plus que de simples tombes.
Durant l'âge du fer, une communauté de Celtes s'est installée à côté de l'un des tumulus. Ils ont vraisemblablement, selon les découvertes, établi un sanctuaire rond juste à côté.

Durant leur invasion, les vikings ont également démontré du respect envers les tumulus. Ils ne sont pas entrés dans les tombes, n'ont rien pillé, mais ont laissé des pièces d'or romaines en une forme d'offrande.

A la période chrétienne, certains sites, alors négligés, envahis par la végétation, se sont effondrés alors que d'autres ont servi de cachettes ou de forteresse lors des conflits et révoltes. Leur considération frisait la plus grande méfiance, à cause de leur origine païenne, nécessitant l'avilissement. Leurs pierres furent réutilisées, déplacées, leurs tunnels réappropriés (toute une allégorie sur le christianisme, ici ^^). Des moines en firent des granges, à un moment donné...
Au 17ème et 18ème siècle, la période dite "romantique" de l'ère victorienne, excita l'imagination et les pillages de tous types de sites "païens" se succédèrent, ainsi que les histoires abracadabrantesques, limite "gores", et les superstitions très en vogue au cours du 19ème siècle.

Après les fouilles du 20ème siècle, les sites prirent des allures de patrimoine. 
Ils sont maintenant protégés et gérés de mains de maître.

En tout cas, voilà qui clôture superbement ce petit tour en Irlande !

Si je devais décrire l'Irlande en quatre mots, je choisirais : 
Ciel.
Pierre.
Eau.
Vert.

Le ciel, parce qu'il parait plus vaste ici que partout ailleurs, plus proche, plus présent.
La pierre est une constante. Les roches, les cailloux, les falaises... Les murs de pierres ramassées et entassées quadrillent les prairies. Les éboulis et résurgences de roches ponctuent les landes.
L'eau est partout, omniprésente. L'Irlande suinte, transpire, dégouline... Le chant de l'eau est toujours dans l'oreille, que ce soit le flux des marées, le son des ruisseaux, le clapotis des lacs... 
Et le vert est définitivement la couleur de l'Irlande ! Même si les landes sont brunes, elles sont régulièrement entrecoupées de vallées verdoyantes, là où se rassemble l'eau s'écoulant des collines.
Le vert de l'Irlande semble plus vif, plus riche, qu'ailleurs. Il éclate comme du rouge ! Sauf que c'est du vert...

Enfin, je suis heureuse de cette belle expérience. J'ai appris beaucoup de choses, sur moi, sur l'histoire, sur la vie... J'ai eu l'occasion de me dépasser, physiquement. De ressentir, et de prendre des décisions aussi.
Les voyages sont d'excellentes écoles.

Je projette le suivant.
Un petit tour en Autriche, dans la région d'Hallstatt, berceau de la civilisation celtique, se profile...

En attendant, voici quelques photos bonus prises par mon fils Alexandre :
C'était notre premier soir à Dublin, l'Eglise St Joseph du coin.


La statue du pèlerin, à ClonMacNoise.
Oui mon gars, c'est comme ça que je me sens souvent aussi, tu sais...😉

Petites fleurs à Coral Strand

Ah, ce ciel ! 

Benjamin, guide, organisateur du voyage et ami, prend de la hauteur.

Petite illustration d'un poème d'E. A. Poe, à Coral Strand, sauf que ce n'est pas du sable mais du corail qui glisse entre les doigts de Christelle...

Ils ont encore des licornes, en Irlande. On en a rencontré une au détour du chemin. (Désolée, seuls les initiés peuvent voir la corne.... Les autres de verront qu'un cheval blanc.)



Chat roux très amitieux au centre des visiteurs de Diamond Hill



Il parait qu'il n'y avait pas assez de photos de moi, alors voilà un petit selfie en passant....

Au revoir l'Irlande... Je ne t'oublierai jamais. 





FLB





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