samedi 12 mai 2018

Irlande : jour 1 - Hill of Tara

Je me suis dit que je partagerais bien un petit compte rendu de mon voyage en Irlande. 
Une opportunité de me reconcentrer sur certains aspect de ma vie, de me lâcher prise sur d'autres, et aussi, de me permettre un petit retour aux sources. Puisque ma passion réside avec les Celtes, un petit pèlerinage sur l'île verte, n'est pas déplacé :  après tout, les gaulois belges, comme les appelait Jules, ont migré en Eire, y ont formé des traités et des allégeances avec les autochtones, tout en gardant d'étroits liens avec les peuples "parents" de Bretagne et du continent.

Voici donc mon propre périple.

Jour 1 : The Hill of Tara


La colline de Tara est une place royale. On dit que près de 142 rois y ont régné. La pierre du couronnement, Lia Fail ou pierre de la destinée, siège sur cette colline depuis le fin fond des âges. C'était là que les plus puissants rois irlandais tenaient leur banquet annuel, sous l'oeil bienveillant de la déesse-mère Maeve.
Dans l'Irlande celtique, à Tara se tenaient les dieux, et se trouvait une porte vers l'Autre Monde. C'est là, évidemment, que St Patrick à dû confronter les forces de l'ancien monde, et les vaincre, pour imposer sa religion.
Tara est l'un des plus imposants sites néolithiques et celtiques d'Europe, puisque les premières traces d'occupation datent de plus de 6.000 ans. Ensuite, les Celtes, qui aimaient les hauteurs et plateaux surplombant les paysages, s'y sont installés jusqu'à la christianisation.
Venez, je vous y emmène...




Ces deux pierres debout ressemblent à celles mentionnées dans les anciennes légendes, entre lesquelles les rois devaient conduire leurs chart, de manière à "ouvrir la voie sacrée". Sur la plus grande des pierres, on peut encore distinguer (mais pas sur la photo) la silhouette gravée du dieux Cernunnos, que le temps a érodé.




La pierre de la Destinée, ou Lia Fail, fut amenée là par le peuple divin des Tuatha De Danan (Les gens de Dana). Il est dit qu'elle rugit lorsque celui qui est destiné à régner la touche. Mais plus aujourd'hui, car elle fut déplacée en 1798 du sommet du Tumulus des otages à l'endroit du massacre de 400 rebelles durant la révolution. Elle a donc perdu son énergie et sa fonction. Elle est à présent flanquée d'une croix commémorative. 



Le tumulus des otages : Cet ancien tumulus est daté de - 2.500, à peu près. Au dessus de l'entrée (inaccessible à cause d'un grillage - j'ai pris la photo entre les fils de fer), sont encore gravés, bien qu'érodés, des symboles en rapport avec le soleil, la lune et les étoiles, ce qui va de soi puisque la vie quotidienne et la structure de la société était basée sur les cycles naturels selon un calendrier lunaire/solaire.
Le nom Tumulus des otages vient d'une coutume celtique. Lors d'une alliance entre deux peuples, conclue après maints palabres ou résultant d'une confrontation guerrière, en l'absence d'alliance matrimoniale, un échange de personnes représentatives des deux peuples respectifs avait lieu. Ces "otages", étaient mis à l'honneur et convenablement traités. Ils symbolisaient le partage des responsabilités. Parfois, également, le peuple suzerain seul obtenait des otages du peuple vassal, une sorte de garantie du paiement d'un tribu annuel. L'un des rois légendaires de Tare, Niall, avait obtenu des otages des roitelets de toutes les provinces d'Irlande et de ses alliés de Bretagne (9 en tout). Sur ce tumulus, qui portait alors, à son sommet, la Pierre de Destinée, furent déclarées les allégeances et remis les otages.





Voici les fossés qui démarquent les anciennes constructions circulaires de la place royale de Tara. Les Celtes construisaient de magnifiques demeures en bois. A l'inverse de leurs contemporains grecs et romains dont l'urbanisation imposaient des édifices en pierre et en marbre, les Celtes reconnaissaient que tout est éphémère et n'étaient qu'à moitié sédentaires. Cela arrivaient à un peuple de quitter une forteresse pour migrer, sous l'égide d'un Brennos et tout recommencer ailleurs - c'est d'ailleurs le sujet du roman en cours - et les fastueux halls retournaient à la terre. 
Voilà pourquoi la terre seule garde les traces des habitations. 

Les Celtes insulaires avaient conservé l'habitude des habitations circulaires, contrairement aux Celtes continentaux. L'habitat circulaire provient des habitudes nomades : l'exposition aux points cardinaux et aux éléments, dans un climat rude, y pose moins de problème.

Je quitte à présent Tara pour traverser l'Irlande, vers Galway, sur la côte nord atlantique.

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