... attention : cet article n'est pas politiquement correct.
Le travail est à l'ordre du jour ! Récemment, avec la "Loi travail" d'El Khomri, en France, et puis en Belgique où le débat est régulièrement remis sur le tapis, que ce soit via l'âge de la retraite, les réformes en matière de pension, de salaire, d'organisation et du marché du travail, ou via les mesures liées à l'emploi, pilier de notre économie.
On ne parle plus que de ça, et même aux Etat-Unis à chaque course à la Maison Blanche. Les thèmes de l'emploi et de l'économie, irrémédiablement liés, sont présentés selon les programmes respectifs démocrates ou républicains sur la scène de la campagne présidentielle.
Dernièrement, j'ai croisé sur la page Facebook d'une amie américaine profondément chrétienne, républicaine très engagée dans l'avenir de sa nation, un paragraphe sur le travail et la solidarité qui m'a fait littéralement bondir. J'avais même du mal à croire ce que je lisais. Cette citation date de 1984 et est attribuée à un certain Dr. Adrian Rogers, pasteur Baptiste de son état, célèbre pour ses sermons sur la Lumière et la Vérité, la famille réussie, la confiance totale au Christ, etc.
Cette citation en question est tirée d'un sermon intitulé "Santé, richesse et sagesse à la manière de Dieu", lui-même inspiré du discours d'un certain Gerald L. K. Smith, pasteur et homme politique américain qui fut candidat à la présidence en 1944.
Le voici :
"Vous ne pouvez légiférer pour donner aux pauvres la liberté sans en même temps légiférer le retrait de cette liberté aux riches. Ce qu'une personne reçoit sans travailler a été enlevé à une personne qui a dû travailler pour le produire. Le gouvernement ne peut donner quoi que ce soit à qui que ce soit sans le prendre à quelqu'un d'autre. Quand la moitié de la population vit dans l'idée qu'elle ne doit pas travailler parce que l'autre moitié travaille pour la faire vivre, et quand cette autre moitié se décourage de travailler puisqu'une grosse partie des salaires sera donnée à quelqu'un qui n'a pas dû travailler pour la recevoir, cela, mes chers amis, représente la fin d'une nation. On ne peut multiplier la richesse en la divisant."
Vous avez bien lu ?
Ne vous inquiétez pas, les nausées sont passagères, elles sont un effet secondaire normal à la lecture de cette citation.
J'ai constaté, lors de mes séjours prolongés aux US à quel point le travail, la religion et le patriotisme sont mêlés. La majorités des américains blancs, chrétiens (mormons, baptistes et autres protestants) et républicains font du travail la gloire de l'âme et de la nation. Pour eux, le travail et la religion sont les solutions à tous les problèmes de pauvreté, de délinquances et de mal-être. Le travail est lié au rêve américain ; Il représente l'accès à autonomie (ou plutôt au succédané d'autonomie qu'est la toute relative indépendance financière) et la liberté, la propriété, la prospérité familiale, avec, en arrière plan, le drapeau étoilé flottant dans la brise.
Depuis 1944 à 1984 à nos jours, la devise est la même : Si t'es pauvre, trouve-toi un job ! Si t'es dépressif, trouve-toi un job ! Ça ne va pas à l'école ? Trouve-toi un job ! Tu cherches un sens à ta vie ? Trouve-toi un job et viens à l'église dimanche prochain !
Puisque l'Europe est en passe de devenir le caniche des Etat-Unis, si ce n'est déjà le cas depuis un bon moment, et que le sujet du travail autant que celui du problème des "inactifs" sont d'actualité chez nous, je ne trouve pas déplacé de me baser sur cette citation et la mentalité associée pour développer mon point de vue.
Le travail est à l'ordre du jour ! Récemment, avec la "Loi travail" d'El Khomri, en France, et puis en Belgique où le débat est régulièrement remis sur le tapis, que ce soit via l'âge de la retraite, les réformes en matière de pension, de salaire, d'organisation et du marché du travail, ou via les mesures liées à l'emploi, pilier de notre économie.
On ne parle plus que de ça, et même aux Etat-Unis à chaque course à la Maison Blanche. Les thèmes de l'emploi et de l'économie, irrémédiablement liés, sont présentés selon les programmes respectifs démocrates ou républicains sur la scène de la campagne présidentielle.
1. La notion du travail
Notre société est très fière de ses racines latines car Rome, après tout, fut la plus brillante des civilisations ! Elle fascinait d'ailleurs les aïeux qui ont élaboré la déclaration d'indépendance et la constitution américaine. Ces inconditionnels du classicisme se sont basés sur les républiques exemplaires grecques et romaines pour se détacher des royautés européennes.
A mon humble avis, la civilisation romaine fut l'une des plus abjectes qui aient existés. Elle a mis en place tout ce qui coince aujourd’hui à mes yeux : le sexisme, le spécisme, la politique, la bureaucratie, la corruption et la mafia, l'urbanisation aux dépens de l'environnement, la spéculation, les divertissements abrutissants, la propagande, les classes sociales, la manipulation des masses, le colonialisme et l'impérialisme, l'exploitation, les secrets d’états, l'instrumentalisation de la religion (la spiritualité était déjà de l'histoire ancienne et de nombreux philosophes étaient tombés dans une soupe de valeurs rehaussée de la glorification de la nation), et j’en passe. Pour en revenir à nos moutons, il est bon de rappeler que la civilisation romaine avait basé son économie sur l’esclavage ! Evidemment, elle n'en avait pas l'exclusivité, d'autres civilisations ont usé de ce même type d'économie très attrayant pour la classe dirigeante. Y compris les Grecs au sein de leur belle démocratie.
Dans ce système de la Rome antique, le travail manuel et bassement administratif était réservé aux « sous-humains » qui s’occupaient de labourer, semer, moissonner, récolter, transformer, élever, tuer et dépecer, cuisiner, tisser, tanner, fabriquer et réparer, construire, transporter, assister, rédiger, compter, éduquer même parfois, etc. tandis que les êtres humains, les citoyens romains et leur élite exclusivement masculine, se réservaient le commerce, la politique, les finances et l’intellect. L'artisanat confié aux esclaves a sérieusement affecté la conscience du savoir-faire.
Déjà à l'époque romaine, républicaine puis impériale, tout citoyen disposant d'un quelconque patrimoine immobilier, pécuniaire et servile (le recensement des esclaves au même titre que le bétail, l'évolution de leur nombre par l'achat ou les naissances, et le produit de leur labeur) devait tenir à jour un livre de recettes et de dépenses, un codex accepti et expensi.
La population servile avoisinait tout le même les 30% durant la durée du principat, avec des variances démographiques selon les apports en "butin" des guerres et colonisations. Le marché servile était l'un des piliers de l'économie de l'époque.
Avançons un peu dans le temps vers la féodalité : au Moyen-âge, on ne parlait plus d’esclaves mais de paysans et de serfs – avec, il est vrai, un statut spécial pour certains artisans, sans doute une résurgence de la culture celtique grâce aux "barbares" germains – qui s’occupaient de labourer, semer, moissonner, récolter, transformer, élever, tuer et dépecer, cuisiner, tisser, tanner, fabriquer et réparer, construire, transporter, assister, etc. au service de la noblesse, de l’élite sociale et religieuse, toujours masculine, qui se réservaient le commerce (les marchands), la politique (la guerre, en résumé), les finances et l’intellect (parfois réduit à apprendre et parler le latin). Rédiger, compter et éduquer devint une fonction ecclésiastique tout simplement parce que l'Eglise désirait conserver le contrôle sur la langue, les finances et les données.
Avançons encore un peu, passons les quelques révolutions qui n’ont, en définitive, pas changé grand chose à part du vocabulaire, et nous arrivons au début de l’industrialisation avec les premières usines où, grâce à la toute récente fée électricité, il fut possible de faire travailler les ouvriers, hommes, femmes et enfants, plus longtemps. Souvenez-vous de ce passage dans « A Christmas Carol» de Charles Dickens, se déroulant sur la scène de la superbement hypocrite époque victorienne qui assista aux premiers balbutiements de la révolution industrielle, où deux représentants d'une œuvre de charité entrent chez Ebenezer Scrooge dans l'espoir de récolter un don de sa part pour les familles pauvres des bas-fonds de Londres et se voient rétorquer « N’y a-t-il pas pour elles de maisons de travail (des usines) ? Ou des prisons ? »
L'industrialisation a finit de confisquer et privatisé les terres, de remplace les paysans et artisans vivant en auto-suffisance, majorité de la population, par des ouvriers et des employés. L'école fut démocratisée afin de préparer la génération suivante d'ouvriers et d'employés, et en même temps, elle a servi à uniformiser la langue en éradiquant les patois et dialectes.La diversité linguistique, au même titre que toutes les diversités, n'est pas facilement gouvernable et encore moins exploitable.Incidemment, le pain de blé gonflé de levure (et non plus de levain), fit son apparition à cette époque, en même temps que le sucre raffiné, ce poison.Ces dérivé du blé (au sens propre : le pain ! au sens figuré : le fric) ont causé énormément de nouvelles maladies.
Faisons un détour en arrière par l’idéologie judéo-chrétienne qui est intervenue très tôt, juste à temps pour donner au travail sa noblesse ! En effet, afin de s’assurer que les petites gens passés du statut d'esclaves à celui de paysans et de serfs ne rechignent pas trop, rien de tel qu’un livre saint pour leur expliquer que le travail est le résultat de la chute d’Adam, dont ils subissent tous les conséquences, et que personne ne peut donc y couper ! Non seulement «Tu mangeras ton pain (tu gagneras ton blé) à la sueur de ton front, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris, car tu es poussière et tu retourneras à la poussière » mais en plus, pour y mettre du piquant « la terre produira des épines et des ronces, car elle est maudite à cause de toi…. »(Genèse 3:17-18), faisant de la Nature une ennemie au lieu de l'alliée qu'elle est en réalité.
"Car c'est à force de peine que tu en tireras de la nourriture" est le plus gros mensonge qui fut déclaré à l'homme.
De là vient la culture du « rien ne peut être facile, tout doit se mériter, la vie est dure, la vie est un combat, etc. ». Le travail, ce pénible labeur face à une Nature réticente, devint la noblesse de l’âme, la marque de courage de l'homme pieux qui embrasse fièrement la conséquence de la Chute et accepte sa condition déchue réclamant de lui endurance et sueur, car tel est son lot, sa pénitence, le joug de la condition mortelle.
Enfin, à l'exception de quelques-uns confortablement installés au sommet de la hiérarchie, dans des châteaux et des palais meublés, décorés, entretenus, chauffés et dont les coffres et garde-mangers débordent comme par enchantement… La Chute d'Adam, la condamnation subséquente au travail, n'affecta pas tout le monde de la même manière.
"Comment un homme s'assure-t-il de son pouvoir sur un autre, Winston?
Winston réfléchit:
- En le faisant souffrir répondit-il.
- Exactement. En le faisant souffrir. L'obéissance ne suffit pas. Comment, s'il ne souffre pas, peut-on être certain qu'il agit, non à sa volonté, mais à la vôtre? Le pouvoir est d'infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l'esprit humain en morceaux que l'on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l'on a choisies. Commencez-vous à voir quelle sorte de monde nous créons? Un monde d'écraseurs et d'écrasés, un monde qui, au fur et à mesure qu'il s'affinera, deviendra plus impitoyable."
( George Owell, "1984", ed. Folio, p 376)
Cette méthode - la religion chrétienne - de motivation au travail des masses remplaça le fouet et fut efficace au point d’ajouter à un labeur déjà pénible les taxes et la dîme sans prendre trop de risques car le bon peuple avait été convenablement brisé et refondu dans la soumission à sa condition.
Mais comme la religion, ça ne marche plus aussi bien de nos jours, dans nos contrées en tout cas, il fut attribué au travail d'autres outils de motivation : l'espoir et la valorisation. On s’est mis à parler de possibilités de monter en grade (l’affranchissement graduel), de carrière, puis de succès, et surtout de réussite, ce Graal professionnel, et puis même, ô comble de l'absurde, de talents et d’épanouissement personnel !
Cela fut encore une fois marqué par le siècle des lumières qui enclencha l'ère industrielle (les lumière philosophiques sont devenues éclairage électrique), puis les deux guerres mondiales et l'invention du "management" des ressources humaines, grandement influencée par les recherches et applications du nazisme. Ont alors surgit les notions de performance, de compétences, de productivité, mais aussi le bonheur et le bien-être au travail, les vacances, les sport et le divertissements.
Il suffit d’aller faire un tour sur LinkedIn. J’y vais, de temps en temps, rien que pour me donner des frissons d’effroi en me plongeant comme la masochiste que je suis dans la culture corporative avec son fameux leadership, ses ressources humaines, son employé du mois, son calcul des salaires, son évaluation de la performance et de la productivité, ses conseils marketing, son économie, etc. On y retrouve, comme dans les textes de juristes et technocrates nazis, la même perversion de mots comme "autonomie" ou "initiative, entreprise", "communauté" "collaboration", jusqu'à aujourd'hui oser accoler le mot "bienveillance" à "autorité" ou "leadership".
Il n’y a pas si longtemps, j’y ai déniché une version de la pyramide de Maslow appliquée à « l’auto-engagement de l’employé » ! Ah oui, parce que, si les employés se rendent compte qu’ils boulottent tant que le soleil brille pour payer leurs factures, les besoins fabriqués de notre société et les crédits qui les accompagnent, pour faire tourner une "boite", pour enrichir les gros patrons et les actionnaires, ils risquent, à la longue, de se démotiver, non ? Alors on leur dit que le travail, c’est autre chose que de la survie ou de la sécurité, c'est bon pour eux, ça les épanouit, qu’ils peuvent même y expérimenter une évolution personnelle - le développement, cette fameuse croissance (la levure associée au blé) dans un monde fini, parfaite imposture, descend de l'entreprise pour s'appliquer à l'individu - surtout s’ils s’engagent à devenir plus efficaces, plus ponctuels, plus dévoués, plus compétitifs, etc. Ils ont compris, là-haut, que l’être humain doit trouver du sens à ce qu’il fait, au sinon, il se démotive, le pauvre.
Or, le travail, ça n’a aucun sens.
Les tribus dites primaires, celles qui chassent et cueillent pour se nourrir et puis passent le reste du temps à chanter, danser, faire la sieste, méditer, palabrer, fabriquer des colliers, faire des peintures corporelles, à explorer et tenter de comprendre leur propre nature et la Nature dont elles font partie intégrante, elles ont tout compris, elles !
Ces indigènes, les prêtres chrétiens les ont taxés de paresseux et de désœuvrés, de bêtes sans industrie, donc sans intelligence, qu'il fallait absolument convertir ... surtout en main d'oeuvre bon marché !
Ces tribus ont été éradiquées par les hordes d’obsédés du travail et leurs élites obnubilées par la richesse et se gavant de territoires, tellement éloignés de la Vie – de la nature comme de leur propre nature - qu’ils avaient oublié depuis la Genèse que la terre produit spontanément tout ce dont les êtres vivants ont besoin. Elle se régule tout seule pour que, justement, les représentants de chaque espèce soient dans l’abondance - le nécessaire pourvu au fur et à mesure - pour autant que ceux-ci participent à son fonctionnement égalitaire sans tenter de prendre la main.
"Il ne s’agit pas de prohiber totalement la technique et de revenir à une vie naturelle dans les cavernes. Mais il faut que les rapports des hommes avec la technique changent. Il faut une technologie sans technologues, sans savoir spécialisé. Une technique ne devrait être développée que si elle est ressentie par la totalité de la communauté avec laquelle elle est en rapport comme une nécessité vitale. Ceci n’est possible, évidemment, que si tous les individus de la communauté peuvent en contrôler tous les aspects. Tous ceux qui participent à l’abrutissement quotidien et massif des individus, tous ceux qui détruisent ce qu’il y a de vivace chez les enfants pour les réduire à l’état d’animaux domestiques, ceux qui n’ont rien d’autre à transmettre que des réflexes conditionnés, tous ces gens veulent nous faire croire que les hommes ne peuvent vivre que parce que certaines personnes éclairées et savantes ont pris en charge la horde de crétins et de débiles incapables que nous sommes."
Mais l’être humain, particulièrement l’homme occidental, croit qu’il est spécial, qu’il est au-dessus du fonctionnement naturel. Devenu fils de Dieu, il s'est attribué le rôle d'intendant des autres créatures et d'une Nature maudite alors qu'en fait, elle est son berceau nourricier, parfaitement autonome.
Parce que le jardin d'Eden, c'est le paradis naturel, il fallait que l'homme en soit "chassé" afin de rendre le tout exploitable à souhait !
Et donc, la Rome politique et puis la Rome religieuse ont pu ainsi instaurer et justifier le travail. La masse est réduite à produire, encore et toujours plus, tellement bien manipulée à croire que sa condition est normale et tellement (pré)occupée et fatiguée qu'elle ne se rend même plus compte qu'elle a l'avantage du nombre et que tout existe gratuitement sous les marchés.
Aujourd'hui, le travail est toujours le labeur d’esclaves suant pour le bénéfice de patrons au statut supérieur, qui eux-mêmes travaillent pour le bénéfice de ceux qui leur sont supérieurs. Qu'ils soient indépendants ou de profession libérale ne change rien : leur patron est celui auquel ils rendent des comptes. Et ainsi de suite jusqu’à ceux qui, là-haut, se réservent la finance, la Culture et la politique.
Le commerce fut démocratisé un court instant, juste le temps de donner au peuple ses illusions. Il est actuellement petit à petit à nouveau confisqué par les sphères supérieures via d'énormes corporations se démenant pour obtenir et conserver les monopoles. Lorsque ce sera accompli, la boucle sera bouclée et le contrôle, total. De là-haut, "ils" décideront de la façon dont vivent les masses, ce qu'elles produisent, où et comment, ce qu'elles transforment, où et comment, ce qu'elles consomment, où et comment.
On est même en train de perdre la notion de « savoir-faire » et les artisans qui pouvaient encore espérer un peu de respect au Moyen-âge sont aujourd’hui remplacés par des machines ou des enfants en Chine ou au Pakistan.
Vous me direz que oui mais les travailleurs modernes ont un salaire, contrairement aux esclaves. Je répondrai que même les esclaves avaient un coût, et de la même manière que de nos jours l'on peut lire des articles expliquant à quel point il est bénéfique aux entreprises de bien soigner leurs employés, les maîtres d'autrefois avaient tout avantage à bien nourrir et loger leurs esclaves, quitte à déléguer cette gestion à un contremaître, sorte de responsable des ressources humaines de l'époque, souvent esclave lui-même. Au cours des siècles, les lois romaines concernant l'esclavage ont évolué, améliorant la condition servile, non pas tant par compassion que par intérêt, car le nombre d'esclaves grandissait et il y eu quelques révoltes. Ils ont eu chaud, les patriciens !
Par ailleurs, le coût lié à l'entretien des esclaves était très vite absorbé par les bénéfices de leur production. Logique ! Au sinon, le système aurait été abandonné.
Les travailleurs ont un salaire, c'est vrai, mais il est tout de suite réinjecté dans le système, absorbé par les diverses taxes et par la consommation ! Il ne fait que passer, le salaire. C'est un donné pour un rendu. Autant dire qu'il n'existe pas. C'est du vent dans un moulin, un circuit dont les profits montent, montent, sans jamais revenir huiler les rouages qui les font monter.
Les esclaves de l'antiquité craignaient les châtiments brutaux, voire la mise à mort. Les serfs du Moyen-âge craignaient le redoublement de l'oppression ou la colère de Dieu. Les travailleurs modernes, quant à eux, ont été tellement bien conditionnés, depuis si longtemps, de génération en génération, qu'on est même arrivé à ce qu'ils ne craignent plus rien d'autre que de perdre leur labeur !
Ils se croient à l'abris de l'oppression alors qu'ils nagent dedans. Ils ont des droits, aujourd'hui, des droits sans cesse bafoués par les lois et des réformes qu'ils n'ont pas votées, élaborées par des politiciens qu'ils n'ont pas élus et mises en place par des sous-fifres sans conscience. Ils ont des syndicats, aujourd'hui, les travailleurs, pour se protéger de l'oppression, des syndicats qui entretiennent le rapport de force, le bras de fer.
Le marché aux esclaves est remplacé par le marché de l'emploi. Les esclaves y cherchent et trouvent leur labeur. Vous ne voyez pas la connotation horrible de ces mots emploi, employé, employeur ? Vous croyez que l'esclavage a été aboli par les droits de l'homme ? Entre le trafic d'être humain où l'on vend crûment de la chair humaine sur pied, hommes, femmes et enfants, comme bêtes de sommes ou objets sexuels selon des critères physiques, et le marché de l'emploi et les bureaux de gestion des ressources humaines où votre prix dépend de critères sur papier (diplôme, CV), ce n'est qu'une question de zone géographique !
Bref, le travail est l'une des plus grosses arnaques dont l'humanité fut et demeure la victime !
D'ailleurs, si l'on imagine que d'autres planètes sont habitées dans l'univers et ont une évolution similaire à la nôtre, on peut dire que la Terre est celle où l'économie basée sur l'esclavage a le mieux pris. Ce système est pratiquement globalisé à l'heure actuelle et réparti sur toutes les classes sociales, du gosse qui travaille dans les mines ou les "ateliers" jusqu'au cadre supérieur, au moins.
Ne pourrait-on tout de même oser tenter d'évoluer hors de ce modèle ? Il y a certainement mieux que l'esclavage comme moyen d'obtenir une économie saine.
On dira ce qu'on veut de Pierre Rabhi, ces déclaration, je les pensais alors que j'étais encore à l'école secondaire, bien que très discrètement et maladroitement formulées, et je suis toujours d'accord avec elles : l'humain n'est pas destiné à vivre comme une bête de somme. Même les animaux n'y sont pas destinés. La vie, c'est autre chose que le travail ! C'est un apprentissage en rapport avec la découverte de soi-même, pour commencer, par l'expérience et l'exploration, par les interactions avec les saisons, les forces naturelles et les autres espèces, les autres humains, la considération des choses... La vie, c'est arriver à se connaître, à se reconnaître, même. Mais le travailleur n'a pas le temps de se soucier de la vie. Il est trop occupé à la gagner !
"Le mal-être renvoi d’abord à la question du sens de l’être. Pourquoi les gens vont mal, pourquoi les gens ne vont pas bien, pourquoi les gens sont perdus, pourquoi les gens se cherchent, pourquoi ont-ils besoin d’aller taper dans un ballon, pourquoi ont-ils besoin de peindre une peinture stupide, pourquoi ont-ils besoin de voyager dans une transhumance qui déplace le stock de vide qui les emporte ? Pourquoi dépensent-ils en séminaire et livres de développement personnel ? Parce que précisément le sens de l’être, retrouver la richesse profonde de ce qui définit l’être, l’équilibre de l’homme en lui-même, dans sa matrice fondamentale (son noyau, pas la matrice extérieure sociale ou civilisationnelle,) dans sa spécificité créatrice a totalement disparu.Donc les gens ont besoin d’agitation factice : vous retirez aux gens leur travail, leur identité, leur paraître sociale, leurs diplômes, la représentation dans le champ sociale du parler, le narcissisme de l’image, vous retirez tout ça et les gens tombent.
Parce que la société du spectacle marchand qui depuis des siècles à pris le pouvoir de l’universalité mondiale fait qu'aujourd’hui, les gens sont vides. Qu’êtes vous quand vous ne parlez plus de votre travail, de vos loisirs, de vos sports, de vos enfants, de vos parents. Qu’êtes-vous ? Et là un grand silence s’installe. Parce que précisément le champ social de l’occupation artificielle a conquis l’intégralité des êtres." - Michel Belloni sur Facebook.
Personnellement, je ne vois pas trop comment en sortir. Revenir à l'harmonie avec la Nature n'est plus d'actualité étant donné que les humains se sont multipliés comme des parasites, échappant même à toutes les régulations naturelles. Faut-il encore ici mettre en cause la Genèse et son fameux "Croissez et multipliez-vous, remplissez la terre! " ?
Ben voilà, Dieu, c'est fait, tu l'as, ta main d'oeuvre quasi gratuite et exponentielle, et alors quoi, maintenant ?!
Il y a des solutions d'évolution mais pour cela, il faudrait que la population servile se réveille et surtout, s'unisse, que les esclaves reprennent conscience de leurs chaînes et s'affranchissent d'eux-mêmes car les super-héros et autres sauveurs n'existent pas.
A mon humble avis, la civilisation romaine fut l'une des plus abjectes qui aient existés. Elle a mis en place tout ce qui coince aujourd’hui à mes yeux : le sexisme, le spécisme, la politique, la bureaucratie, la corruption et la mafia, l'urbanisation aux dépens de l'environnement, la spéculation, les divertissements abrutissants, la propagande, les classes sociales, la manipulation des masses, le colonialisme et l'impérialisme, l'exploitation, les secrets d’états, l'instrumentalisation de la religion (la spiritualité était déjà de l'histoire ancienne et de nombreux philosophes étaient tombés dans une soupe de valeurs rehaussée de la glorification de la nation), et j’en passe. Pour en revenir à nos moutons, il est bon de rappeler que la civilisation romaine avait basé son économie sur l’esclavage ! Evidemment, elle n'en avait pas l'exclusivité, d'autres civilisations ont usé de ce même type d'économie très attrayant pour la classe dirigeante. Y compris les Grecs au sein de leur belle démocratie.
Dans ce système de la Rome antique, le travail manuel et bassement administratif était réservé aux « sous-humains » qui s’occupaient de labourer, semer, moissonner, récolter, transformer, élever, tuer et dépecer, cuisiner, tisser, tanner, fabriquer et réparer, construire, transporter, assister, rédiger, compter, éduquer même parfois, etc. tandis que les êtres humains, les citoyens romains et leur élite exclusivement masculine, se réservaient le commerce, la politique, les finances et l’intellect.
Déjà à l'époque romaine, républicaine puis impériale, tout citoyen disposant d'un quelconque patrimoine immobilier, pécuniaire et servile (le recensement des esclaves au même titre que le bétail, l'évolution de leur nombre par l'achat ou les naissances, et le produit de leur labeur) devait tenir à jour un livre de recettes et de dépenses, un codex accepti et expensi.
La population servile avoisinait tout le même les 30% durant la durée du principat, avec des variances démographiques selon les apports en "butin" des guerres et colonisations. Le marché servile était l'un des piliers de l'économie de l'époque.
"Car c'est à force de peine que tu en tireras de la nourriture" est le plus gros mensonge qui fut déclaré à l'homme.
De là vient la culture du « rien ne peut être facile, tout doit se mériter, la vie est dure, la vie est un combat, etc. ». Le travail, ce pénible labeur face à une Nature réticente, devint la noblesse de l’âme, la marque de courage de l'homme pieux qui embrasse fièrement la conséquence de la Chute et accepte sa condition déchue réclamant de lui endurance et sueur, car tel est son lot, sa pénitence, le joug de la condition mortelle.
Enfin, à l'exception de quelques-uns confortablement installés au sommet de la hiérarchie, dans des châteaux et des palais meublés, décorés, entretenus, chauffés et dont les coffres et garde-mangers débordent comme par enchantement… La Chute d'Adam, la condamnation subséquente au travail, n'affecta pas tout le monde de la même manière.
"Comment un homme s'assure-t-il de son pouvoir sur un autre, Winston?
Winston réfléchit:
- En le faisant souffrir répondit-il.
- Exactement. En le faisant souffrir. L'obéissance ne suffit pas. Comment, s'il ne souffre pas, peut-on être certain qu'il agit, non à sa volonté, mais à la vôtre? Le pouvoir est d'infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l'esprit humain en morceaux que l'on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l'on a choisies. Commencez-vous à voir quelle sorte de monde nous créons? Un monde d'écraseurs et d'écrasés, un monde qui, au fur et à mesure qu'il s'affinera, deviendra plus impitoyable."
( George Owell, "1984", ed. Folio, p 376)
Parce que le jardin d'Eden, c'est le paradis naturel, il fallait que l'homme en soit "chassé" afin de rendre le tout exploitable à souhait !
Et donc, la Rome politique et puis la Rome religieuse ont pu ainsi instaurer et justifier le travail. La masse est réduite à produire, encore et toujours plus, tellement bien manipulée à croire que sa condition est normale et tellement (pré)occupée et fatiguée qu'elle ne se rend même plus compte qu'elle a l'avantage du nombre et que tout existe gratuitement sous les marchés.
Le commerce fut démocratisé un court instant, juste le temps de donner au peuple ses illusions. Il est actuellement petit à petit à nouveau confisqué par les sphères supérieures via d'énormes corporations se démenant pour obtenir et conserver les monopoles. Lorsque ce sera accompli, la boucle sera bouclée et le contrôle, total. De là-haut, "ils" décideront de la façon dont vivent les masses, ce qu'elles produisent, où et comment, ce qu'elles transforment, où et comment, ce qu'elles consomment, où et comment.
Vous me direz que oui mais les travailleurs modernes ont un salaire, contrairement aux esclaves. Je répondrai que même les esclaves avaient un coût, et de la même manière que de nos jours l'on peut lire des articles expliquant à quel point il est bénéfique aux entreprises de bien soigner leurs employés, les maîtres d'autrefois avaient tout avantage à bien nourrir et loger leurs esclaves, quitte à déléguer cette gestion à un contremaître, sorte de responsable des ressources humaines de l'époque, souvent esclave lui-même. Au cours des siècles, les lois romaines concernant l'esclavage ont évolué, améliorant la condition servile, non pas tant par compassion que par intérêt, car le nombre d'esclaves grandissait et il y eu quelques révoltes. Ils ont eu chaud, les patriciens !
Par ailleurs, le coût lié à l'entretien des esclaves était très vite absorbé par les bénéfices de leur production. Logique ! Au sinon, le système aurait été abandonné.
Les travailleurs ont un salaire, c'est vrai, mais il est tout de suite réinjecté dans le système, absorbé par les diverses taxes et par la consommation ! Il ne fait que passer, le salaire. C'est un donné pour un rendu. Autant dire qu'il n'existe pas. C'est du vent dans un moulin, un circuit dont les profits montent, montent, sans jamais revenir huiler les rouages qui les font monter.
Ils se croient à l'abris de l'oppression alors qu'ils nagent dedans. Ils ont des droits, aujourd'hui, des droits sans cesse bafoués par les lois et des réformes qu'ils n'ont pas votées, élaborées par des politiciens qu'ils n'ont pas élus et mises en place par des sous-fifres sans conscience. Ils ont des syndicats, aujourd'hui, les travailleurs, pour se protéger de l'oppression, des syndicats qui entretiennent le rapport de force, le bras de fer.
2. L'obsession de la croissance
Le bon pasteur parlait de l'importance de "multiplier les richesses". Voyons voir...
Selon Wikipedia : La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines, reposant sur le développement des facteurs de production, lié notamment à la révolution industrielle, à l'accès à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique. Elle transforme la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens (à consommer) et de services (payants). À long terme, la croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie - à distinguer de la qualité de vie - des sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté de cette même société.
Un peu de technique concernant la croissance économique :
Du latin crescere, croître, grandir.
Le bon pasteur parlait de l'importance de "multiplier les richesses". Voyons voir...
Du latin crescere, croître, grandir.
La croissance est un phénomène relativement récent à l'échelle de l'humanité qui peut être daté du début de l'industrialisation, en tout cas selon sa définition moderne et telle qu'on la mesure aujourd'hui, soit après le déblocage social.
En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B. (Produit intérieur brut) ou du P.N.B. (Produit national brut). Pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer une croissance en volume.
La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année "n", est la suivante.
Croissance = [ PIB(n) - PIB(n-1) ] / PIB(n-1)
D'une manière plus générale, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et durable - pendant une période suffisamment longue - de
la production de biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou
le PNB. Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat économique, la
croissance n'est qu'une des composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans croissance.
(Source : http://www.toupie.org/)
C'est sans doute tordu, me direz-vous, mais moi, ce type de comptabilité, elle me fait penser à une version mise à jour et complexifiée du codex accepti et expensi.
L'une des mises à jour est l'aspect social. Le travailleur a des droits, maintenant, et un salaire qui lui ouvre les portes de la consommation, ce qui n'était pas le cas de l'esclaves sans revenus et totalement dépendant. Notez que cela ne l'a pas libéré d'une quelconque manière, comme je l'ai expliqué plus haut, car la consommation fait partie de l'esclavage moderne. Elle absorbe le salaire souvent dans son entièreté. Le travailleur est sans cesse martelé par les moyens de le dépenser et pour avoir un toit ou un véhicule, il n'a pas d'autres choix que de s'enchaîner à des crédits, donc à des banques.
Chaque mois, les dépenses liées à l’essentiel et au superflu, notions à valeur variable selon la classe sociale, lui font rendre l'argent qu'il a durement gagné. C'est le cas indépendamment du volume salarial et du statut. (Je vous invite, à ce sujet, à lire mon article précédent sur la sécurité financière).
D'ailleurs, quand on parle de niveau de vie, on veut dire, en réalité, le pouvoir d'achat. N'est-ce pas révélateur ?
Qui s'enrichit par le travail honnête ? Qui ?
Le médecin qui travaille toute sa vie gagnera ce que gagnent les médecins. Aux yeux de la technicienne de surface ou de l'infirmière, ou même de l'instituteur, il sera toujours plus riche, mais comparé à un entrepreneur en bâtiments, à un architecte très en vogue, à un ministre ou au PDG d'une multinationale, il sera toujours plus pauvre.
Les indépendants, eux, peuvent espérer s'enrichir un tant soit peu, cela dépend évidemment de la part de travail qu'ils concèdent "au noir", mais les salariés ne deviendront jamais plus riches au cours de leur vie. Peu importe l'énergie qu'ils y mettent, la fameuse croissance est hors de leur portée. Leur pouvoir d'achat variera selon un salaire qui dépend des fluctuations des marchés, de la santé de la Bourse et de la monnaie, des taxes ponctionnées à la base, des périodes de prospérité ou de crise décrétées par les hautes instances financières, donc d'éléments sur lesquels ils n'obtiendront jamais aucun contrôle ! Et pourtant, l'enrichissement est la carotte accrochée au bout de la perche du travail, après celle de valeurs comme le courage, la dignité, le mérite, voire le patriotisme, etc. Mais faut arrêter de rêver, la majorité d'entre nous ne sera JAMAIS riche en travaillant, et il n'y a pas que moi qui le dit :
"Si la richesse se généralisait, il n'y aurait plus de distinctions ! [...] L'oligarchie doit donc savoir faire usage des masses sans pour autant élever significativement leur niveau de vie."
- George Orwell, "1984"
La deuxième mise à jour est que ce n'est plus le simple patricien romain qui doit rendre des comptes sur l'évolution de son patrimoine et sa gestion, y compris le nombre et le labeur de ses esclaves, mais la nation !
Et à qui la nation doit-elle rendre compte de sa performance et santé économique ou, en d'autres termes, du volume d'activité humaine sur son territoire ?
Je vous le donne en mille !
À la banque.
Après bien des intermédiaires, comme le SME (Système Monétaire Européen) qui établit les normes, harmonise les finances des divers états membres autour d'un même plan comptable, vise l'homogénéité monétaire et assure un système de crédit gérant la solidité monétaire des pays membres, on arrive au FMI (Fond Monétaire International), dont le but est de promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi et à la stabilité économique, et faire reculer la pauvreté (par le travail, évidemment !).
Le FMI est plus ou moins complémentaire des autres institutions du genre créées à la fin de la seconde guerre, comme la Banque Mondiale, par exemple.
En résumé, chaque État doit verser au FMI une certaine somme, nommée « quote-part » et dont le montant est déterminé par sa puissance économique, elle-même mesurée par son PNB et par l'importance de son commerce extérieur. 25 % de cette quote-part doivent être payés en or, le reste en monnaie nationale. En cas de déséquilibre de sa balance des paiements risquant de menacer l'équilibre monétaire sur le marché des changes, chaque pays membre peut obtenir automatiquement 25 % de sa quote-part (« droit de tirage »), lui permettant de soutenir, par l'achat, sa monnaie nationale. Si le FMI le juge nécessaire, il peut prêter à ce pays jusqu'à 125 % de sa quote-part. Les prêts sont censés permettre aux banques centrales de défendre leur monnaie sur le marché des changes.
L'octroi de ces crédits est soumis à conditions et le pays demandeur doit s'engager dans une politique d'ajustement conseillée par l'organisation afin de remédier aux causes de la dépréciation de sa monnaie.
Tous les pays sont endettés de cette manière. Tous doivent donc rendre des comptes qui répondent aux conditions.
Ne vous leurrez pas : ni le SME, ni le FMI et Cie, n'ont pour dessein d'améliorer le bien-être et la qualité de vie du peuple !
L'empire est tombé aux mains de questeurs insatiables.
Et je me demande s'ils ont une planète B, ceux qui ont inventé cette croissance économique et ceux qui s'obstinent à la promouvoir, parce que cela relègue la Terre, ou du moins ses ressources naturelles et ses habitants, au statut de produits exploitables et consommables, alors même qu'ils ne peuvent l'être indéfiniment !
"La croissance n'a été capable ni de réduire la pauvreté, ni de renforcer la cohésion sociale. Un même taux de croissance peut signifier un accroissement ou une réduction des inégalités. Et une croissance illimitée dans un monde fini est une illusion."
Manifeste Utopia - 2008
En bref, le travail qu’encensait le bon pasteur, le travail qui fait la gloire d'une nation en augmentant sa richesse, n'est autre que le labeur d'esclaves bien conditionnés au service d'un seul maître, la banque.
D'où la stigmatisation et l'aliénation des inactifs, chômeurs, artistes, malades et handicapés, pensionnés, et autres précarisés, des inactifs qui sont la honte des comptes d'un pays lorsque celui-ci fait son rapport car, derrière le SME et le FMI, la banque ne peut alors engranger autant qu'escompté, c'est à dire indéfiniment et sans mesure.
Et surtout sans scrupules ! Car les plus gros escrocs, ceux qui planquent les fortunes détournées des impôts, les trafiquants de haut vol qui déplacent des millions, voire des milliards, les industriels, les corporations et les politiciens corrompus, et surtout les guerres pour lesquelles les pays s'endettent afin de s'armer et puis de se reconstruire, et surtout qui fécondent le marché des armes, officiel ou non, extrêmement lucratif, tout cela laisse au passage de magnifiques intérêts et substantiels bénéfices à la banque, là où se trouve la seule véritable croissance.
Alors, qu'on ne vienne pas me faire des discours sur la noblesse du travail ni sur son importance pour le développement d'une nation !
Ce n'est pas pour la nation que vous travaillez. Votre travail enrichit votre pays autant et de la même manière que votre salaire vous enrichit. Vous voyez ce que je veux dire ?
Tiens, en parlant de nation, justement....
- Croissance = [ PIB(n) - PIB(n-1) ] / PIB(n-1)
C'est sans doute tordu, me direz-vous, mais moi, ce type de comptabilité, elle me fait penser à une version mise à jour et complexifiée du codex accepti et expensi.
Qui s'enrichit par le travail honnête ? Qui ?
Le médecin qui travaille toute sa vie gagnera ce que gagnent les médecins. Aux yeux de la technicienne de surface ou de l'infirmière, ou même de l'instituteur, il sera toujours plus riche, mais comparé à un entrepreneur en bâtiments, à un architecte très en vogue, à un ministre ou au PDG d'une multinationale, il sera toujours plus pauvre.
Les indépendants, eux, peuvent espérer s'enrichir un tant soit peu, cela dépend évidemment de la part de travail qu'ils concèdent "au noir", mais les salariés ne deviendront jamais plus riches au cours de leur vie. Peu importe l'énergie qu'ils y mettent, la fameuse croissance est hors de leur portée. Leur pouvoir d'achat variera selon un salaire qui dépend des fluctuations des marchés, de la santé de la Bourse et de la monnaie, des taxes ponctionnées à la base, des périodes de prospérité ou de crise décrétées par les hautes instances financières, donc d'éléments sur lesquels ils n'obtiendront jamais aucun contrôle ! Et pourtant, l'enrichissement est la carotte accrochée au bout de la perche du travail, après celle de valeurs comme le courage, la dignité, le mérite, voire le patriotisme, etc. Mais faut arrêter de rêver, la majorité d'entre nous ne sera JAMAIS riche en travaillant, et il n'y a pas que moi qui le dit :
"Si la richesse se généralisait, il n'y aurait plus de distinctions ! [...] L'oligarchie doit donc savoir faire usage des masses sans pour autant élever significativement leur niveau de vie."
- George Orwell, "1984"
Le FMI est plus ou moins complémentaire des autres institutions du genre créées à la fin de la seconde guerre, comme la Banque Mondiale, par exemple.
En résumé, chaque État doit verser au FMI une certaine somme, nommée « quote-part » et dont le montant est déterminé par sa puissance économique, elle-même mesurée par son PNB et par l'importance de son commerce extérieur. 25 % de cette quote-part doivent être payés en or, le reste en monnaie nationale. En cas de déséquilibre de sa balance des paiements risquant de menacer l'équilibre monétaire sur le marché des changes, chaque pays membre peut obtenir automatiquement 25 % de sa quote-part (« droit de tirage »), lui permettant de soutenir, par l'achat, sa monnaie nationale. Si le FMI le juge nécessaire, il peut prêter à ce pays jusqu'à 125 % de sa quote-part. Les prêts sont censés permettre aux banques centrales de défendre leur monnaie sur le marché des changes.
Tous les pays sont endettés de cette manière. Tous doivent donc rendre des comptes qui répondent aux conditions.
Et je me demande s'ils ont une planète B, ceux qui ont inventé cette croissance économique et ceux qui s'obstinent à la promouvoir, parce que cela relègue la Terre, ou du moins ses ressources naturelles et ses habitants, au statut de produits exploitables et consommables, alors même qu'ils ne peuvent l'être indéfiniment !
"La croissance n'a été capable ni de réduire la pauvreté, ni de renforcer la cohésion sociale. Un même taux de croissance peut signifier un accroissement ou une réduction des inégalités. Et une croissance illimitée dans un monde fini est une illusion."
Manifeste Utopia - 2008 |
En bref, le travail qu’encensait le bon pasteur, le travail qui fait la gloire d'une nation en augmentant sa richesse, n'est autre que le labeur d'esclaves bien conditionnés au service d'un seul maître, la banque.
Et surtout sans scrupules ! Car les plus gros escrocs, ceux qui planquent les fortunes détournées des impôts, les trafiquants de haut vol qui déplacent des millions, voire des milliards, les industriels, les corporations et les politiciens corrompus, et surtout les guerres pour lesquelles les pays s'endettent afin de s'armer et puis de se reconstruire, et surtout qui fécondent le marché des armes, officiel ou non, extrêmement lucratif, tout cela laisse au passage de magnifiques intérêts et substantiels bénéfices à la banque, là où se trouve la seule véritable croissance.
3. La fin de la nation
Le bon pasteur craignait que les inactifs et le partage des richesses provoquent la fin de la nation.
Je vais certainement en choquer plus d'un, mais je ne crois plus aux drapeaux.
Vous êtes fiers de votre pays ? Pourquoi ? Votre pays n'existe pas. la propriété et le territoire sont des illusions. Un pays, c'est comme un compte en banque : une suite de chiffres sur un document comptable.
Les drapeaux sont autant de tiroirs facilitant la gestion monétaire mondiale. La comptabilité est plus facile quand les items sont subdivisés et étiquetés :
En 2013, les US arrivaient en tête, avec un PIB (en million de dollars) de 16.768,1, devant la Chine et son PIB de 16.149,1. En troisième position, l'Inde, avec un PIB de 6.776. La France était en 8ème position, avec un PIB de 2.534,5, et la Belgique, 38ème, avec 455,0.
Voilà, en réalité, à quoi sert le drapeau.
Il flotte aux portes de gouvernements corrompus jusqu'à la moelle qui se foutent totalement de l'identité nationale !
ça, c'est bon pour les citoyens.
ça leur permet de s'accrocher à une culture et un langage.
ça les motive à être patriote, quoi que cela implique, comme aller se battre, tuer et mourir pour la nation et son drapeau.
ça les occupent, ça les aveuglent, souvent, aussi.
ça les divise, la plupart du temps, ce qui rend le règne d'autant plus aisé.
Les nations sont sans cesse en compétition les unes contre les autres. Elles se comparent sans relâche d'une manière tellement puérile qu'on se croirait dans une salle de classe à l'heure de la remise des bulletins.
Quand j'entends François Hollande déclarer que la France doit être la première dans tel ou tel domaine, quand j'entends les sénateurs américains déclarer à quel point ils sont fiers de leur nation, la plus grande, la plus forte, la plus valeureuse, la plus libre, et que Dieu bénisse l’Amérique, et que soit louée sa constitution incontournable et éternelle derrière laquelle se planquent les fabricants et marchants d'armes et par laquelle se justifient les défaillances du système judiciaire, quand j'entends les divers chefs de l'un ou l'autre état islamiste revendiquer la supériorité des valeurs d'une nation dévouée à Allah, quand j'entends Poutine-le-mégalo-totalitaire faire la leçon aux américains prétentieux et aux européens vendus, quand j'entends Xi Jinping annoncer "l’émergence pacifique" d'une Chine qui ravage l'Afrique, entre autres, quand je vois l'ONU confier les droits de l'homme à une nation qui emprisonne et exécute à tour de bras, je suis à nouveau prise de nausées. Tout cela est d'une telle hypocrisie, d'un tel manque de conscience, tout cela pue tellement la vanité ... !
Alors, monsieur le pasteur, la fin de ces nations, moi, je ne la crains pas mais je l'attends plutôt avec impatience !
Que s'écroulent ces royaumes tissés de mensonges, bouffés par la gale de la corruption, mus par l'avarice ! Que s'effondrent ces orgueilleuses républiques détournant le vocabulaire, des mots comme liberté, démocratie et travail pour forger les chaînes du peuple.
Cela fera des vacances au monde, à la planète !
Je pense que nous sommes tous les représentants de l'espèce humaine dont les races et cultures variées font sa vraie richesse. Notre territoire, c'est gens qu'on aime, notre famille, nos amis, les lieux qui nous sont chers, qui sont imprégnés de souvenirs et d'émotions.
Notre espèce est asservie depuis trop longtemps, manipulée par des croyances qui la rendent exploitable à souhait, divisée, menée en un train d'enfer par des contremaîtres comptables et des élites financiers sans pitié vers une vie de plus en plus dénaturée jusqu'à l'épuisement. La multiplication endémique des maladies chroniques,des cancers, des allergies, des dépressions, des burnouts... sont les signes que l'humain n'en peut plus.
Les signes que la planète n'en peut plus crèvent les yeux.
Alors, votre travail, votre nation et son PIB, et cette fameuse course aux richesses, monsieur le pasteur, vous pouvez les prêcher sur tous les tons, moi, je ne suis plus dupe !Et je n'en veux plus.Je ne veux plus de cette partie de Monopoly dans laquelle on nous inclut de force à la naissance, où la donne est réglée par la banque de manière arbitraire, sans que nous ayons le choix de ne PAS jouer.
Ne serait-il pas temps de nous serrer les coudes, non seulement entre êtres humains mais également entre habitants de la Terre, quelle que soit la forme de vie ?
Ne serait-il pas temps que nous réclamions le droit de prendre le temps, justement, de retrouver qui nous sommes réellement, de découvrir quelle est notre place sur terre et dans l'univers, par nous-mêmes et pour nous-mêmes ? En toute simplicité ?
Ne serait-il pas temps d'exiger une vie qui respecte à la fois notre nature, notre corps et notre esprit, et la Nature, notre berceau nourricier ?
Personne ne nous a chassés du Jardin, tout compte fait, nous l'avons abandonné aux promoteurs et aux spéculateurs, et nous ne fûmes pas déchus par le péché d'Adam et Ève mais bien à cause de notre propre couardise, en étant si crédules, succombant si facilement à la servitude.
Le moment est venu de s'éveiller et de relever la tête !
FB
Bibliographie :
J. C.Scott (2018), Homo Domesticus, La DécouvertePierre Clastre (1980), Archéologie de la violence, Seuil Pierre Clastre (1974), La société contre l'État, éditions de MinuitPierre Clastre (2001), Chronique des Indiens Guayaki, PocketMarshall Salhins (2017), Âge de pierre, âge d'abondance, Gallimard
Groupe Krisis (1999), Manifeste contre le travail, éditions Léo ScheerAndréas Malm (2017), L'anthropocène contre l'histoire, La FabriqueSerge Latouche (2005), L'invention de l'économie, Albin MichelTom Thomas (2011), Démanteler le Capital ou être broyé, éditons Page DeuxJohan Chapoutot (2020), Libre d'obéir, Gallimard
Edmund D. Cohen (1986), The mind of the Bible believer, Prometheus booksJean Solers (2002), L'invention du monothéisme, éditions de Fallois
Eduardo Kohn (2017), Comment pensent les forêts : vers une anthropologie au-delà de l'humain, éditions Zones SensiblesJérôme Bachet (2005), La rébellion zapatiste : insurrection indienne et résistance planétaire, FlammarionPhilippe Descola (2005), Par-delà nature et culture, GallimardRobin Wall Kimmerer (2013), Braiding sweet grass ; Indigenous wisdom, scientific knowledge and the teaching of plants, Milkweed edition
Albert Jacquard (1997), Petite philosophie à l'usage des non-philosophes, Calmant-Levy
Alice Miller (2015 (publication originale 1981)), C'est pour ton bien ; Aux racines de la violence éducative, FlammarionMadeleine Deny & Anne-Cécile Pagache, Le grand guide des pédagogies alternatives, Eyrolles
Pandit Ganga Prasad Upadhyaya (2013), The vedic view of Life, Arya Samaj (India)Abinash Sandra Bose (1960), The Call of the Veda, Bhavan's Book University (Bombay, India)Lao Tzeu, Tao Te King
Le bon pasteur craignait que les inactifs et le partage des richesses provoquent la fin de la nation.
Je vais certainement en choquer plus d'un, mais je ne crois plus aux drapeaux.
Vous êtes fiers de votre pays ? Pourquoi ? Votre pays n'existe pas. la propriété et le territoire sont des illusions. Un pays, c'est comme un compte en banque : une suite de chiffres sur un document comptable.
ça, c'est bon pour les citoyens.
Que s'écroulent ces royaumes tissés de mensonges, bouffés par la gale de la corruption, mus par l'avarice ! Que s'effondrent ces orgueilleuses républiques détournant le vocabulaire, des mots comme liberté, démocratie et travail pour forger les chaînes du peuple.
Cela fera des vacances au monde, à la planète !
Les signes que la planète n'en peut plus crèvent les yeux.
Bibliographie :
J. C.Scott (2018), Homo Domesticus, La Découverte
Pierre Clastre (1980), Archéologie de la violence, Seuil
Pierre Clastre (1974), La société contre l'État, éditions de Minuit
Pierre Clastre (2001), Chronique des Indiens Guayaki, Pocket
Marshall Salhins (2017), Âge de pierre, âge d'abondance, Gallimard
Groupe Krisis (1999), Manifeste contre le travail, éditions Léo Scheer
Andréas Malm (2017), L'anthropocène contre l'histoire, La Fabrique
Serge Latouche (2005), L'invention de l'économie, Albin Michel
Tom Thomas (2011), Démanteler le Capital ou être broyé, éditons Page Deux
Johan Chapoutot (2020), Libre d'obéir, Gallimard
Edmund D. Cohen (1986), The mind of the Bible believer, Prometheus books
Jean Solers (2002), L'invention du monothéisme, éditions de Fallois
Eduardo Kohn (2017), Comment pensent les forêts : vers une anthropologie au-delà de l'humain, éditions Zones Sensibles
Jérôme Bachet (2005), La rébellion zapatiste : insurrection indienne et résistance planétaire, Flammarion
Philippe Descola (2005), Par-delà nature et culture, Gallimard
Robin Wall Kimmerer (2013), Braiding sweet grass ; Indigenous wisdom, scientific knowledge and the teaching of plants, Milkweed edition
Albert Jacquard (1997), Petite philosophie à l'usage des non-philosophes, Calmant-Levy
Alice Miller (2015 (publication originale 1981)), C'est pour ton bien ; Aux racines de la violence éducative, Flammarion
Madeleine Deny & Anne-Cécile Pagache, Le grand guide des pédagogies alternatives, Eyrolles
Pandit Ganga Prasad Upadhyaya (2013), The vedic view of Life, Arya Samaj (India)
Abinash Sandra Bose (1960), The Call of the Veda, Bhavan's Book University (Bombay, India)
Lao Tzeu, Tao Te King
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