mardi 15 mai 2018

Irlande, jour 5 : Le parc national du Connemara

Clifden, où nous étions hier, est à la porte du Connemara. Nous n'avions plus qu'à franchir le porche...

Le parc national du Connemara couvre à peu près 3.000 hectares. C'est un pays montagneux (la chaîne des "twelve Bens" - les "douze Bens"). 



"On dit que les nuages sont plus bas, en Irlande, que partout ailleurs. Moi, je dis que c'est l'Irlande qui est plus proche du ciel." - Michael Vatis

Et c'est vraiment l'impression qui s'offre au voyageur, dans le Connemara : la proximité avec le ciel !











Il y a 10.000 ans, à la fin de la dernière période glaciaire, la région se couvrait de buissons épineux et d'herbes, de bruyères et de mousses, un peu comme aujourd'hui. Des rennes et des chevreuils, des ours et des oiseaux, ainsi qu'une foule de petits mammifères, sont venus y habiter, attirés par la végétation comestible. Les loups et les aigles ont suivi.
Alors que le climat se réchauffait, la flore a évolué vers de vastes forêts.
3.000 ans plus tard, le pays se couvrait d'immenses forêts de conifères, là où le terrain est plus arides et rocailleux, et de chênes dans les vallées au sol fertile, avec, sous les larges ramures, des sous bois de bouleaux, de lierre, de guy et de chèvrefeuille. La faune y était diversifiée et le tout, en parfait équilibre.
C'est ce qu'on appelle une forêt primitive. Elle a subsisté durant des milliers d'années.
L'homme y est arrivé, durant l'âge de pierre. Tout se déroulait assez bien. 
Vers l'âge de Bronze, les forêts subirent une coupe notoire, car les hommes utilisaient le bois pour leurs habitations et ustensiles. Il commençaient également à défricher des régions entières pour faire paître le bétail et pousser les céréales. 
Durant l'âge du fer (les Celtes), le paysage se partageait entre les champs cultivés, les domaines fortifiés, les pâturages où poussaient désormais de nouvelles espèces de fleurs préférant les espaces dégagés des prairies, et de larges "poches" de forêt encore intacte.
Pour défricher rapidement et efficacement, tout en rendant les terres fertiles, les hommes utilisaient le feu.
Ces terres brûlées puis cultivées ont donné, au cours des millénaires, une couche de tourbe grasse changeant considérablement la perméabilité des terres. 

Cela forma le turf ou peat, une couche de tourbe imprégnée de matière organique décomposée, restant des forêts primitives et des anciennes cultures.

Au Moyen-âge, le bois était devenu rare, dans la région. Cette tourbe, coupée à même la terre sous forme de briques, est devenue un combustible apprécié.



C'est au tout début de l'industrialisation, vers le 18ème siècle, que le peat fut exploité, à l'instar de toutes les ressources fossiles. Les nobles et les riches patrons y installèrent des mines à ciel ouvert. Et ce que la terre avait mis des milliers d'années à former a failli disparaître en près de 50 ans d'exploitation intensive (exploitation de la terre mais aussi des hommes et des enfants).






Aujourd'hui, le parc national du Connemara sert à préserver la flore, la faune, et le 1,30% restant de tourbe telle qu'elle était encore il y a 500 ans...




Le paysage semble aride. Michel Sardou parle de "terre brûlée", dans sa chanson sur le Connemara. En réalité, la terre sue, littéralement. Elle suinte l'eau de partout. Les sources sont innombrables.



Cette eau finit par se rassembler en rigoles, en dégoulinant à flanc de montagnes et de collines, creusant des ravines.




Et ensuite, toute cette eau se rassemble pour former de petits torrents que l'on entend chanter perpétuellement dans les collines. 



Et comme les petits ruisseaux forment les grandes rivières, cela donne de belles vallées verdoyantes entre les bras bruns des montagnes dénudées. Ces rivières forment des lacs ou bien se jettent dans des fjords pour rejoindre la mer.










A cause de la présence des tourbières et des marécages, on ne peut pas se promener comme on veut, au Connemara. Pour les randonneurs, quelques rares itinéraires sont prévus et maintenus. Nous avons opté pour celui de "Diamond Hill".


Alexandre, Benjamin et Christelle ont fait l'itinéraire complet (avec la boucle rouge). Je me suis contentée de la boucle bleue (fibro oblige....) mais cela ne m'a pas empêché de faire de belles photos :











Et voici quelques photos bonus : 

Kellymore Abbey


Connemara Poney

Connemara Sheep.
Les moutons sont partout, la plupart du temps en liberté. Il y en a autant que les buissons....
mais ils ne se laissent pas approcher !


Voilà, demain, nous quittons la région. Nous retraversons l'Irlande dans l'autre sens. Direction : Comté de Wicklow !
Nous disons au revoir à l'Atlantique pour retrouver la côte opposée, face à la mer d'Irlande, avec ses vertes prairies, ses châteaux, ses phares...

FLB



[Irlande, jour 6 : Notre cottage et la lande alentour]

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