mardi 4 avril 2017

La notion du bien et du mal est-elle vraiment nécessaire ? (extrait)



A l’âge de 7 ans, j’ai reçu de mon instructrice, au sein de la religion dans laquelle j'ai grandi, une bague portant un écusson avec les initiales CLB pour « Choisir Le Bien ». En vue de la préparation au baptême (8 ans), l’enseignement religieux vise à aider les enfants à discerner entre le bien et le mal et à les inciter, évidemment, à choisir le bien.

Il est intéressant de noter que, dans l'instruction que j'ai reçue, choisir le bien se résume à une liste d’actions et n’est jamais associé à un état ou à un ressenti . Cette méthode garde l’homme concentré sur le faire et le paraître plutôt que sur l’être.

Conséquemment, je ne me suis jamais posée la question « qu’est-ce que le bien et le mal » avant l’année dernière. Cela peut sembler incroyable, et pourtant, le bien et le mal ont été définis pour moi selon des critères religieux avant l’âge de raison.
Lorsque ces critères se sont écroulés avec l’édifice auquel ils appartenaient, j’ai dû réévaluer mes notions du bien et du mal ; J’ai alors constaté le bien et le mal, en réalité, n’existent pas. Le bien et le mal, la moralité, sont des fabrications de notre société, basées sur un paradigme bien précis, et au vu de l'état du monde, sans doute pas le meilleur.

Les notions de bien et de mal, de gentils et de méchants, sont des excuses pour juger et punir ou sanctionner au lieu de comprendre et d'évoluer, alors même que le jugement et les punitions perpétuent le « mal » qu’ils sont supposés éradiquer parce que ce sont des raccourcis, des solutions faciles qui impliquent peu d’efforts et, encore une fois, aucune remise en question ni changement, pas de compréhension ni d’évolution.

Derrière ce que l’on appelle le « mal », chez l’être humain, il y a des conditionnements et des croyances, de la souffrance. Des émotions et des pulsions puissantes, non reconnues, non dites, non entendue, non comprises. De la peur, très souvent. Et trop de tabous, trop de secrets, trop peu de communication.
Une personne m’a dit un jour : « Le mal existe ! Regarde Hitler et les Nazis ! ». Mais même Hitler n’était pas mauvais étant enfant. Il est né innocent et pur comme tout ce que produit la Nature. Il ne s’est pas dit un jour : je vais devenir un despote cruel et génocidaire ! Ce qu’il est devenu correspondait à ce qu’il a vécu en tant qu’enfant. Il s’est construit en correspondance avec son environnement. Les hommes qui l’ont suivi et ont commis tant d’actes horribles étaient issus d’une génération où l’on élevait les enfants « à la dure », avec sévices corporels, répression de l’amour maternel, de la spontanéité, non-écoute, mépris et mise à l’écart de l’enfance, etc. pour en faire des adultes endurcis, et c’est exactement ce qu’ils sont devenus ! [1]

Un enfant, quel que soit son milieu, quand on lui pose la question « Que veux-tu devenir quand tu seras grand ? », ne répond jamais : je veux créer un réseau pédophile, devenir trafiquant d’armes ou de drogue, esclavagiste, terroriste, proxénète, politicien véreux, alcoolique, violeur ou tueur en série, raciste radical, dépeceur de baleine ou égorgeur dans un abattoir ! Personnellement, cela m’intéresse beaucoup de comprendre comment des enfants deviennent ces adultes-là. Lorsque nous nous poserons sincèrement la question, trouverons les réponses et changerons notre société en conséquence, nous transformerons notre monde.


Bien sûr, il est nécessaire de s’élever contre des comportements tel que le nazisme, la pédophilie, la corruption et tous les types de trafic et de cruauté, mais il est important de prendre conscience qu’en agissant ainsi, l’on ne fait que s’attaquer aux fruits et non guérir les racines. Comprendre pourquoi et comment des gens en arrivent à se comporter ainsi permettrait d’éviter de perpétuer la fabrication de tels adultes. Il est donc important d’écouter ce que chaque comportement exprime.
  
Un enfant qui « choisit le bien » selon des critères inculqués s’éloigne effectivement de son état naturel et devient, dans le processus, totalement inconscient de ce qu’il vit. C’est le propre de l’obéissance : l’inconscience.

Évidemment, d’autres chemins conduisent à l’inconscience, et je pense que cette inconscience est responsable du fait que plus de la moitié de notre monde est aujourd’hui plongée dans l’horreur.

Un enfant est comme une éponge, et s’il n’est pas écouté ni entendu, si ce qu'il vit n'est pas conscientisé, s’il est brimé, méprisé, voire maltraité, ce dont il est imbibé se cristallise, devient des comportements ou des pathologies.  
En tant qu’adulte, il est important, au lieu de simplement juger, de prendre conscience de la source de nos actions destructrices destinées à compenser et à répondre aux conditionnements, d’identifier ceux-ci et de récupérer notre pouvoir sur nous-mêmes. Le pouvoir de comprendre, de changer, et donc d’éviter de transmettre les conditionnements aux générations suivantes. Il m’apparait aujourd’hui que la plupart des comportement éducatifs, surtout dans les milieux religieux, enraillent ce processus. L'ingérence transgénérationnelle des dogmes instaurés par les religions organisée, dans notre société, est carrément sous-estimée.

Il m’importe donc de démontrer que ce que certains appellent enseigner à faire la différence entre le bien et le mal est en réalité de l’endoctrinement et de la désensibilisation, deux éléments qui peuvent conduire à de grandes souffrances parce qu’ils incitent l’individu à ignorer sa conscience, à se couper de lui-même, donc de la vie qui l'entoure, et à agir en réaction plutôt qu'en création. 

J’ai découvert cela lors de ma formation en équi-coaching. Chaque comportement du cheval envers son cavalier n’est ni un manque de respect, de la méchanceté ou de la bêtise, c’est en fait un message, un moyen de communication. Le cheval exprime un ressenti, et parfois il exprime même le ressenti nié de son cavalier !

Je me suis alors demandé à quel point il n’en était pas de même avec le comportement humain. Et si, au lieu d’étiqueter des actions en bien ou en mal, on s’intéressait au message de l’action en question ? À sa raison d’être ?

J’ai voulu tenter une expérience avec les cours d’équitation que je donnais à l’époque aux enfants de six à douze ans.

Voici une situation, en exemple, au départ de laquelle j’ai pu expérimenter la capacité des enfants à discerner ce qui est positif, constructif, et ce qui ne l’est pas, sans être enseignés, en faisant simplement émerger la justesse de l'intuition et de l'empathie, en aidant à conscientiser.

Un enfant frappe un poney.

De nombreux enfants manifestent de la peur au contact des poneys et réagissent défensivement au moindre mouvement de ceux-ci. Beaucoup de moniteurs, et j’en faisais partie, disent alors « Ce n’est pas bien de frapper le poney », ou « C’est méchant ce que tu viens de faire ». 

Dans chacune de ces réponses, la véritable motivation de l’enfant à réagir de cette manière, c’est-à-dire le ressenti de départ, est ignorée alors que l’acte est jugé, ou pire, la personne est jugée.

On entend aussi « Pourquoi tu le frappe ? Il ne t’a rien fait ! », ce qui est la pire des réponses pour deux raisons : 1. Elle sous-entend que le poney peut faire quelque chose qui donne le droit de le frapper ; 2. Ce n’était pas le cas cette fois-ci parce que le moniteur l’a décidé arbitrairement, dédaignant encore le ressenti de l’enfant.

J’ai alors, inspirée par ma formation en équi-coaching et mes récentes découvertes personnelles sur la conscience et l’être, opté pour les questions suivantes :

« Qu’as-tu ressenti dans ton corps quand le poney a bougé ? Dans ton ventre ? Ta poitrine, tes jambes ? » 

L’enfant exprime alors souvent qu’il avait l’estomac serré et la respiration coupée, la mâchoire molle, les jambes tremblantes. Je lui demande alors « Que crois-tu qu’il veut te dire, ton ventre, en se contractant ainsi ? ». La réponse est souvent : « que j’ai peur », et cela s’accompagne fréquemment de larmes, hélas, car la plupart des enfants ont honte d’avoir peur.

Le poney est, pour l’enfant, un animal imposant qui a une volonté propre et qui, parce qu’il est imprévisible, représente une menace. Dans le monde où le contrôle, la performance et la sécurité priment, la confrontation avec un être libre et imprévisible comporte un énorme risque, un sentiment de vulnérabilité. En réalité, ce n’est pas tant du poney qu’ils ont peur. L’insécurité vient souvent du manque de confiance en soi induit par le monde scolaire et/ou religieux : la pression du résultat, la mesure à atteindre, les adultes à satisfaire, la connotation de faiblesse, d’infériorité liée à la peur, l’exagération du besoin de sécurité et d’éviter à tout prix de se faire mal, la limite de temps imparti pour une tâche, etc.

Demander à l’enfant ce qu’il ressent, le remettre dans son corps, le renvoyer à la source, et accueillir sa réponse sans jugement, lui ouvre une toute autre perspective. 

«Avoir peur est une réaction normale, tu sais. À quoi sert la peur ? Bien sûr, à te protéger. Parfois, elle en fait un peu trop, elle se fait des films. Maintenant, c’est à toi de voir s’il y a réellement danger, quel type de danger, et ce que tu vas en faire. » Et on peut laisser l’enfant élaborer là-dessus. Il apprend à reconnaître et à accepter ce qu’il ressent. C’est une forme de respect de soi. C’est de l’intégrité.

Ensuite, j’ai trouvé très intéressant d’aider les enfants à se reconnecter à leur empathie naturelle en leur posant des questions comme : « Qu’a ressenti le poney, à ton avis, quand tu l’as frappé ? ». Je demande alors à l’enfant de décrire la réaction physique du poney : tête levée, yeux agrandis, oreilles couchées, fesses serrées, etc. « Que veulent dire ces mouvements, crois-tu ? » Et alors quelque chose d’extraordinaire se passe : l’enfant laisse parler son intuition, et l’intuition est l’outil principal de la communication inter-espèces. Il n’a pas besoin que le moniteur lui explique le langage équin, ce que veut dire le cheval lorsqu’il couche les oreilles ou qu’il lève la tête, l’enfant le sait intuitivement. Il exprimera alors que le poney a eu peur aussi, qu’il a été blessé par la brutalité, qu’il n’a pas compris, etc.

« Crois-tu que le poney sait que tu as peur ? … Crois-tu que cela le dérange ?...  Pourquoi ?... Que vas-tu faire avec cette peur dans ton ventre ?... Comment vas-tu faire pour continuer à t’occuper du poney ?... Tu ne dois pas trouver la réponse tout de suite, tu n’es pas obligé de me la donner, tu as le temps d’y penser, d’essayer. Ce n’est pas un test. » Et après avoir conseillé à l’enfant de se poser, de bien respirer pendant un moment, je le laisse seul avec le poney et les questions, sans pression d’obtenir un quelconque résultat. Les découvertes qui suivront lui appartiendront, mais s’il désire m’en parler, je suis toujours disponible. 

Le moment qui précède le cours d’équitation, pendant que les enfants brossent et sellent leur poney et que je passe auprès de chacun, est un bon moment pour favoriser l’exploration, la discussion et le suivi.

Le jeune cavalier y réfléchira deux fois avant de réagir par l’agressivité lorsqu’il a peur, pas pour éviter une réprimande ni parce qu’on lui a dit que c’est mal, mais parce qu’il a identifié la cause et les effets du geste. Une fois que le processus de compréhension est lancé, il devient difficile de l’ignorer.

Poser des questions qui impliquent et respectent le ressenti et qui conscientisent le jeune cavalier m’a permis de voir à quel point les enfants ont de la ressource, peuvent discerner, analyser, vivre intensément, apprendre magnifiquement à partir d’interactions complexes, à condition qu’ils soient ramenés au ressenti de départ et à la source, leur conscience, et surtout stimulés dans leurs intelligences et non « gavés » d’instructions et de règles.

Dans mes cours d’équitation – et pour autant que je fût libre de le faire car cette méthode est loin d’être classique, plus lente, pleine de « blabla » aux yeux des parents qui veulent de l’action et des résultats concrets, et peu appréciée du commun des poney clubs parce qu’elle nécessite de plus petits groupes – j’ai même vu les enfants « pondre » des techniques d’équitation avancée, comme le fait de reculer la jambe pour déplacer latéralement les hanches du poney, rien que parce qu’ils étaient questionnés au lieu d’être enseignés : «Où veux-tu aller ? À quel rythme ? Comment vas-tu le demander à ton poney tout en sachant que cela ne doit pas lui faire mal ni être inconfortable pour lui ? Quels sont les outils dont tu disposes (rênes reliées à la tête, jambes, poids du corps, « assiette », volonté, voix, etc.) ? Comment vas-tu les utiliser pour atteindre ton objectif ? ». Les enfants apprennent alors à puiser dans leur intuition pour répondre à ces questions : ils sont véritablement connectés au poney, car l’intuition est la clé de la communication inter-espèce. Et cette démarche de puiser dans leur intuition leur servira à bien plus de niveaux qu’à la seule équitation.

Les enfants devraient pouvoir prendre le temps de découvrir par le jeu, la contemplation, d’expérimenter par l’essai/erreur, tout en étant accompagnés pour qu’il y ait verbalisation des découvertes.

Et puis, la question miracle, comme je l’appelle, lorsque l’enfant a atteint son objectif avec son poney : « Pourquoi le poney est-il allé là où tu voulais ? Il n’y était pas obligé. Pourquoi t’a-t-il suivi ? » Réponse à vous étreindre le cœur quand elle vient spontanément de la bouche d’un enfant tout souriant. « Parce qu’il m’aime bien ». Et l’enfant étreint l’encolure de son poney, enfouit son visage dans ses crins.

L’amour ne soigne pas : il guérit !



À l’inverse : « Pourquoi le poney ne va-t-il pas là où tu veux ? Qu’est-ce qui coince ? Arrête-toi une minute, respire, puis écoute ce qui te vient à l’esprit. »

Réponse : « Parce qu’il ne me comprend pas. Je ne suis pas certain de lui demander convenablement. J’ai peur de me tromper. Je n’ai pas compris le but de l’exercice.»

Quand l’enfant ne voit pas de sens à l’action, le poney le ressent et s’en méfie. Si l’enfant est indécis, le poney l’est aussi. Cet effet miroir, dès que l’enfant en est conscient, peut l’aider à se comprendre, à comprendre que ce qui arrive dans sa vie dépend de sa propre attitude, à comprendre qu’en changeant son attitude, il peut modifier les évènements et qu’aucun résultat n’est définitif. Il apprend l’importance de la force de l’intention, de la concentration et de la volonté. C’est tout le contraire de l’impuissance !

L’amour aide à grandir bien mieux que tous les enseignements.




Le plus formidable avec les animaux, c’est qu’ils ne jugent pas. Cela permet aux enfants d’apprendre sans pression et de se déculpabiliser. « Tu crois que le poney t’en veux de l’avoir frappé ? Observe-le, qu’en penses-tu ? Et toi, tu t’en veux ? Alors tu peux te pardonner à toi-même si tu ressens le besoin d’être pardonné, ça marche aussi. Ainsi, tu peux oublier, comme le poney, et continuer à travailler avec lui. Que ressens-tu maintenant ? Que te dit ton corps ? Et le poney, observe-le, qu’exprime-t-il en ce moment ? Tu peux lui confier tout ce que tu ressens, ça l’aide à comprendre aussi, même s’il ne comprend pas les mots.  »

Voilà pourquoi, aujourd’hui, je crois qu’enseigner le bien et le mal aux enfants, surtout selon des critères artificiels élaborés uniquement pour soutenir des principes religieux et la fidélité à une Église, est une aberration. Les enfants savent ce qui est juste et bon et ce qui ne l’est pas, pour eux comme pour leur entourage. Ils sont naturellement équipés d’un cerveau et d’une conscience avec une boussole éthique intégrée. Le rôle de l’éducateur est de les aider à se tourner vers cette boussole interne lors des actes explorateurs afin qu’ils puissent discerner et comprendre par eux-mêmes, pas de les occuper avec des listes d’actions à suivre pour « choisir le bien », encore moins de les juger ou pire, de les punir.

Bien sûr, cela est très correct, dans notre société, d’éduquer aussi rapidement que possible les enfants à se comporter convenablement, conformément, à ne pas faire de vague, surtout.

Pendant trop longtemps, la compassion ne semblait pas être destinée aux enfants ; Seulement la discipline, le bien et le mal, l’enfant gentil et méritant, l’enfant méchant et puni. Et on aimerait qu’ensuite, ils soient des adultes compréhensifs et compatissants ?


Par exemple, si un enfant a menti, si un adolescent est insolent, que les adultes responsables, parents ou éducateurs, lui disent qu’il a été méchant et le punissent, ils figent, en réalité, le comportement qu’ils veulent éradiquer. Pourquoi ? Parce qu’à la base du mensonge ou de l’insolence, qui sont des moyens de communications, il y a une peur ou un manque qui reste ignoré, incrusté quelque part dans l’inconscient, et incompris. L’enfant n’a pas pris conscience du ressenti à l’origine de son geste et il va  tenter de le compenser, encore et encore, comme un message passé en boucle que personne ne veut entendre, ou bien le réprimer par peur du châtiment ou par culpabilité. Or, identifier le ressenti-source, c’est tout à coup se comprendre puis s’approprier la véritable liberté du choix, le pouvoir personnel. La punition va, à l’inverse installer un sentiment d’injustice et d’impuissance parce que l’enfant sait qu’il n’est pas méchant, qu’il n’a pas fait le « mal », mais qu’il a agi en réponse à quelque chose qui le dépassait, qu’il n’a pas pu identifier ni comprendre, sur lequel il n’a pas pu obtenir de pouvoir, et ainsi vont se forger les comportements et des croyances associés.

C’est par l’expérience qu’aujourd’hui je permets d’insister sur ce point car j’ai de quoi comparer dans ma propre vie, ayant été conduite depuis l’enfance par des doctrines qui se sont superposées à ma conscience, à mon intuition et à la réalisation que cette conscience souffre d’être ignorée : elle réagit par l’intermédiaire du corps.

Malheureusement, ces signaux sont ignorés aussi.

La société actuelle, son éducation, sa politique, sa médecine, ses religions, préfère museler systématiquement les symptômes que prendre conscience des causes et résoudre les problèmes par le changement de point de vue, de paradigme, de comportement.

Cela donne des résultats rapides, pas de solutions.

Un peu comme si un jardinier s’obstinait trouver des moyens de forcer les fleurs à fleurir toutes en même temps et au maximum sans se préoccuper de la qualité du sol aux différents endroits du jardin ni de l'ensoleillement et de l’arrosage donc chaque fleur a besoin.

Notre société fonctionne à l'image d'une telle monoculture industrielle...


A huit ans, les enfants atteignent l’âge de discerner par eux-mêmes, mais ce qu’ils auraient à discerner a été préalablement établi et défini pour eux  ! Les seuls discernements qui leur seront permis, en définitive, seront ceux qui leur indiqueront ce qui est en accord avec les parents, la société, voire le prêtre, ou Dieu, et ce qui ne l’est pas.

Pourquoi tout le monde croit-il encore de nos jours devoir éduquer et enseigner moralement les enfants ?
Pourquoi personne ne pense-t-il jamais à simplement accompagner l’éveil de leur conscience pour que, par eux-mêmes, ils discernent ce qui est ou non en accord avec elle ? Le ressenti est là pour ça ! Pourquoi n’explorons-nous pas avec eux, honnêtement et sans tabou, la base de l’acte, l’issue de l’acte, au lieu de les gaver dès leur plus jeune âge de concepts réducteurs ?
Pourquoi aussi les coincer dans des salles de classe à la gloire de l’immobilisme alors que leurs jeunes corps sont plein d’énergie, de monopoliser leur mémoire et leur intellect alors que leur âme a faim de découvertes par les sens et par le ressenti ?
Pourquoi, alors qu’ils commencent tout doucement à chercher à se connaître, tient-on absolument à leur dire qui ils sont ?
[...]
(Extrait du livre "Rompre les croyances et oser la vie !)

FLB







[1] Je vous conseille à ce sujet les livres d’Alice Miller, « C’est pour ton bien ! – Aux racines de la violence »,  et « L’enfant sous terreur – l’ignorance de l’adulte et son prix », aux éditions Aubier, qui parlent de la violence, ordinaire ou extraordinaire, et de ses résultats sur nos comportements adultes et donc sur la formation et l’évolution de notre société.

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