samedi 25 mars 2017

Le jeune homme et l’abîme (texte)



Tu gardes la tête baissée et le visage enfoui. Tu laisses croire que tu penses quand tu désespères.
Tes larmes sont intérieures mais 
elles trouvent, néanmoins, leur chemin sur tes joues, le longs de tes jambes, jusqu’à rejoindre les vagues salées qui se brisent à tes pieds.
Écoute l’océan gronder, jeune homme déjà fatigué, et dis-toi que s’il tire sa force du vent et ses marées de la lune, il ne permet à personne de le mépriser, de le dominer.
Comme lui, pour trouver la vérité, tu devras explorer tes propres abysses.
Tu ne seras jugé que par ceux qui ont peur de la profondeur.
Ils ne pourront distordre ta beauté que jusqu’à ce que tu la trouves enfin et l’admettes.
Ta propre beauté, unique, glorieuse.
Relève la tête, jeune homme, car tu n'es ni damné, ni sauvé.

Tu es.

FB, 03-2017
[Image : "Jeune homme nu assis au bord de la mer", Jean-Hippolyte Flandrin, 1809-1864]

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