dimanche 28 février 2016

Le rôle précieux du ressenti.

Ce lundi, je vous propose, en avant première et en exclusivité, un extrait de mon prochain ebook à paraître dans le courant du mois de mars. Cet extrait est sorti d'un chapitre intitulé "Bienveillance personnelle", dans la deuxième partie du livre, consacrée au déconditionnement.

Le rôle précieux du ressenti.


[...]Et puis il y a cette manie de toujours dévaloriser le ressenti, de comparer les fardeaux des uns et des autres comme s’il s’agissait d’une compétition pour voir lequel aurait gagné le droit de prêter attention à ce qu’il vit réellement. Il y des enfants esclaves et des femmes battues partout dans le monde, comment peux-tu t’inquiéter de ton mieux-être ?
Souvent, je ne me sentais pas digne de prendre au sérieux la profondeur de mon malaise, de ma peine, de ma douleur, parce qu’il y avait pire, tellement pire.
Tout cela est en accord, bien sûr, avec la culture des tribulations dont j’ai déjà parlé, le « must » d’endurer jusqu’à la fin, mais j’aimerais insister sur le fait que pour dépasser la souffrance, il est nécessaire de la reconnaître et de l’accepter.
« Non, je n’exagère pas ! Non, je ne l’imagine pas ! Je ressens vraiment la tristesse, la peur, la souffrance, la colère, etc. et j’aimerais bien comprendre d’où cela vient, ce que cela me dit, l’observer, me donner le droit de le ressentir, me consoler et me réconforter avec bienveillance avant d’aller plus loin. »

Nous nous meurtrissons lorsque nous réprimons ou méprisons nos émotions. Nous apprenons à le faire très jeune, nos parents nous enseignent très tôt à nous dissocier de notre corps et de nos émotions comme ils ont dû le faire eux-mêmes :
Ne pleure pas ! 
Arrête de bouder ! 
Cesse de râler ! 
Il n’y a aucune raison d’avoir peur ! 
Mais non ça n’est pas difficile ! 
C’est dans ta tête que tu as mal ! 
Tu es encore malade ? 
Sois plus forte ! 
Fais un effort ! 
Je ne veux pas le savoir ! 
Ce n’est pas le moment de flancher ! 
Non mais qu’est-ce que tu peux geindre sur une journée, toi !

Je pense que cette répression émotionnelle est une forme de maltraitance. Et pourtant, à partir du moment où une personne peut s’exprimer, est écoutée et entendue, elle commence à se sentir mieux, voire à guérir.

Comme je l’ai expliqué en racontant mon expérience au Poney Club, de simples questions peuvent nous rendre nos émotions. C’est magique : une fois que nous les avons reconnues et que nous avons compris qu’elles ne sont pas des ennemies mais des messagères, dès que l’on cesse de les juger comme des faiblesses, qu’on ne leur résiste plus mais qu’on en est conscient, sans plus leur réagir avec automatisme, une grande partie de la souffrance mentale et physique qui les accompagne se dissipe et les actions démesurées ou agressives deviennent inutiles.
Quelle émotion est-ce que je ressens maintenant ? Quel effet a-t-elle dans mon corps ? Qu’est-ce que cela me dit ? Que puis-je faire de ce message ?

Il n’y a pas d’urgence ! Pas besoin de trouver la réponse et la solution tout de suite. Pas besoin de changer immédiatement. Encore une fois : la vie ne s’occupe pas de me donner des leçons mais répond simplement à mes pensées, mes attentes profondes, mes croyances et intentions. Il n’y pas de test et je ne suis pas en compétition avec les autres ni avec moi-même. 
Quoi que je fasse, quoi qu'il m’arrive, n’ajoute ni n’ôte rien à ma valeur.

Pourquoi dois-je être meilleure demain ? Cela veut-il dire que je suis médiocre aujourd’hui ? À quelle unité de mesure dois-je me comparer quotidiennement ? Selon quels critères ?
De toute façon, chaque jour, chaque minute qui passe, me voit me transformer. Tout me permet d’évoluer dans tous les sens possibles.
Chaque soir, je vais me coucher avec de nouvelles connaissances, avec des croyances renforcées et d’autres amoindries, avec des situations nouvelles et les émotions qui les accompagnent et qui ont affecté mon métabolisme, mes pensées. Chaque matin, quand je me lève, je ne suis plus tout à fait la même que le soir précédent.
Aucun effort n’est nécessaire pour cela.
Héraclite a dit que « Rien n’est plus constant que le changement » et aussi que « Un homme ne peut descendre deux fois dans le même fleuve », car ni l’eau ni l’homme ne seront les mêmes.

Cela me rappelle cette mode, à laquelle j’ai été confrontée il y a quelques années, qui incitait tout le monde à sortir de sa zone confort. Déjà à l’époque, cela me perturbait. Évidemment, c’était sans doute, comme je le comprenais alors, parce que j’étais pleutre et délicate, c’est ainsi que je me voyais.
Aujourd’hui, je sais que cela aussi, de la façon dont c’était promu en tout cas, était de la violence personnelle. Pourquoi notre société croit-elle que nous n’évoluons que dans la violence, que par la force et la confrontation ? Pourquoi faut-il toujours combattre ?
Quand j'ai abandonné l'idée de combattre, j'ai trouvé la paix. Logique, non ?

Je ne veux pas sortir de ma zone confort. J’aime ma zone confort. Je veux bien l’agrandir, pas en sortir. Et pour l’agrandir, il est préférable d’en discerner et d’en accepter les limites actuelles, et de m’aimer au-dedans de ces limites, d’avoir confiance en moi au-dedans de ces limites, et puis quand j’ai confiance en moi et en la vie, soudain, il n’y a plus de zones ni de limites. Il n’est pas question de sortir des limites mais de les élargir, ou bien de les voir disparaître...

"Jamais vous ne pourrez savoir ce qu’est l’inconnu, parce que dans l’instant où vous le reconnaissez comme étant l’inconnu, vous êtes de nouveau dans le connu." J.Krishnamurti - Réponses sur l’éducation - Le rejet véritable

J’ai décidé de faire confiance inconditionnellement à ce que je ressens car c’est là que se trouve les messages essentiels et c’est là qu’existe pleinement le moment présent.
Il est finit le temps où je fermais les portes du ressenti.

Autant renier la vie elle-même ! 
[...]

FB

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