lundi 14 mars 2016

Se déconditionner de l'impuissance

Toujours affairée par la finalisation de mon ebook (chipotages : réorganisation des chapitres et de la table des matières, vérification de la mise en page, des espacements, de l'agencement des paragraphes, etc.), et cela alors que je viens d'en terminer la couverture et que j'étais très satisfaite du développement assez exhaustif du fond, voilà que POUF ! tout un paragraphe supplémentaire vient de me sortir de la tête !
Tout simplement parce que la prise de consciente est récente. Ce paragraphe couronne vraiment le chapitre sur le déconditionnement.

Je vous le partage ici. Ce sera le dernier extrait livré en bonus avant la parution de l'ebook, outre le synopsis, l'introduction et la table des matières que je révélerai sur ce blog sous un nouvel onglet.

Bonne lecture !


…de l’impuissance.

Je place l’impuissance en dernier lieu dans la liste des déconditionnements parce que d’une part, elle fut difficile à détricoter pour moi et d’autre part, il ne s’agit pas d’une prise de conscience instantanée comme les autres, d’un événement, d’un phénomène de «Soudain, je vois ! » mais d’une évolution engendrée par la friction entre les autres prises de conscience et une réalité traînant à s’y aligner.

J’étais terriblement frustrée car l’éveil qui m’avait bouleversée à l’intérieur ne semblait pas avoir de prise sur une vie extérieure qui ne me convenait plus et à laquelle je résistais. Je ne cessais de m’interroger à ce sujet. Bien que je fusse consciente que l’éveil n’est qu’une expérience intérieure, comme je l’ai expliqué dans le chapitre concerné, j’avais l’impression qu’il pouvait néanmoins, à partir de là, affecter la réalité du monde physique mais je n’arrivais pas trop à l’expliquer, encore moins à trouver ce qui me manquait pour que ce soit le cas.
De la même manière que, dans le films The Matrix, Néo a besoin de temps et de beaucoup d’exercices, de pratique, ainsi que de la guidance d’un mentor, pour réaliser l’impact de sa libération sur la réalité fabriquée de la matrice et parvenir à influencer celle-ci, j’ai dû, seule, discerner mon pouvoir intérieur, ensuite l’accepter (le plus difficile car il faut avoir préalablement et convenablement franchi les étapes du déconditionnement de la dignité et de la culpabilité et avoir récupéré une saine estime de soi) et enfin décider de m’en saisir.
Je vis cela comme une forme d’expérimentation. Je suis mon propre cobaye.

Mes récentes constatations dans le domaine me permettent déjà de dire que l’impuissance n’est pas naturelle. Elle s’installe par conditionnement. Au-dedans, nous sommes depuis et pour toujours de puissants créateurs.
Mais nous vivons dans une société qui instaure un sentiment d’impuissance dans pratiquement tous ses systèmes.
Par exemple, à l’école, bien qu’on vous affirme que votre réussite (ou votre échec) ne soit dû qu’à votre faculté à vous appliquer aux études (faire et non être, comme dans la religion), et donc que vous êtes aux commandes, tout est prévu pour vous persuader du contraire. Tout d’abord à cause une pression hiérarchique donc descendante (écrasement) et non ascendante  (épanouissement). Ensuite parce que tout le pouvoir est externe : c’est quelqu’un d’autres qui donne les points (et la façon de noter diffère d’un prof à l’autre, c’est comme ça !), qui décide de la matière et de la nature du travail, qui impose une pédagogie ne stimulant qu’un seul type d’intelligence, qui importe des données au lieu de favoriser l’exploration, le désir d’apprendre, etc. Le mode de fonctionnement scolaire favorise la comparaison, un autre outil très utile dans la fabrication du sentiment d’impuissance. Il y a les élèves doués, les élèves moyens (les plus nombreux) et les cancres. En acceptant par impuissance (manque de moyens, dépendance à un pouvoir externe encore supérieur) d’avoir des classes surpeuplées, l’école s’empêche d’utiliser des techniques pédagogiques plus flexibles et respectueuses et reproduit ainsi en son sein les classes de la société, c’est-à-dire la chance de quelques uns (l’élite) et l’impuissance des autres (la masse).

Un autre exemple : la déshumanisation des pouvoirs publics, des administrations diverses, et le renforcement de la bureaucratie, activent le sentiment d’impuissance en privant le citoyen d’interlocuteurs.
Idem dans le milieu du travail où la culture corporative incite à la comparaison et à la compétition (salaire, statuts), avec une pression verticale descendante. Le travail, aujourd’hui, implique une dépendance malsaine à un revenu pour assurer les besoins humains essentiels autant que les dettes engendrées par les besoins fabriqués, donc un assujettissement au pouvoir payeur qui est aussi décideur ! Dans le monde de l'obsolescence programmée, où l'on ne répare plus rien mais l'on remplace, l'humain est devenu, comme tout le reste, un outils jetable. Il vit dans la crainte constante d'être jeté et de tout perdre. L'impuissance même !

Notre société a peur du pouvoir intérieur. Dans mes conversations, dernièrement, je me suis rendue compte que les personnes affirmées de cette manière sont souvent traitées d’anarchistes parce qu’elles ne se tournent plus vers une autorité extérieure à elles-mêmes. Elle sont des électrons libres. 
Cela m’a permis de faire ressortir cette croyance que l’absence d’autorité mène au chaos associé à la confusion, à la terreur et au désordre.
Or, l’autorité fabrique l’impuissance et augmente, sur le long terme, les risques de chaos, ce qui pousse à renforcer l’autorité et ainsi de suite. Intéressant, n’est-ce pas, ce cercle vicieux ?

Autorité=>soumission=>impuissance=>révolte=>chaos=> + d'autorité, etc.

Il apparaît donc, aux yeux des personnes soumises aux pouvoirs extérieurs, que si chacun développait son indépendance et son propre leadership régnerait alors l’anarchie et le chaos. C’est sans compter, évidemment, sur le fait que le pouvoir intérieur se développe en rapport avec la conscience, celle dont je parle depuis le début de ce livre, qui est animée par la compassion, l’empathie, l’amour, la liberté, la confiance, la patience, l’inconditionnel, la différenciation dans l’unité, etc. et non par les artifices de l’ego, soit la domination, le contrôle, la peur, la compétition, l’uniformité, etc.
Ainsi donc, si chacun de nous discernait son pouvoir intérieur, l’acceptait et le concrétisait, il n’y aurait effectivement plus besoin d’autorité mais nous ne vivrions pas dans le chaos pour autant !
Bien sûr, cela ne serait envisageable qu’au sein de petites communautés où la conscientisation individuelle serait accessible, où le consensus et la collaboration pourraient être mis en place, pas dans un monde comme le nôtre où règnent les confédérations et la globalisation, le gigantisme des gouvernements et des entreprises. Plus la structures est énorme, plus elle réclame pour son bon fonctionnement des systèmes qui font régner l’ordre, plus elle se rigidifie et s’opacifie, plus elle permet les jeux de pouvoir égotiques et la corruption, instaure l’impuissance des masses et ouvre la porte à tous les types d’exploitation et d’oppression. C’est ce chemin qu’a pris l’Europe, par exemple…

Pour en revenir au leadership personnel, chaque élément de libération, de déconditionnement et de conscientisation est une avancée vers la paix intérieure, et donc forcément extérieure, contrairement à l’individualisme compétitif (je suis « moi » à tes dépends, je vaux mieux que toi, etc.) menant à l’anarchie et au chaos tant redoutés.


Rien qu’en travaillant sur un seul élément d’impuissance, on voit la différence. Par exemple en développant l’indépendance affective, en sortant du besoin de plaire ou d’être accepté, d’aimer ou d’être aimé à tout prix, l’on permet une communication non biaisée, un comportement transparent, facilitant grandement la collaboration.

Conscientisation=>leadership personnel=>autonomie et indépendance (émotionnelle, spirituelle, matérielle, ...)=>collaboration=>harmonie (concorde)=> + de conscientisation, etc.

Au niveau personnel et immédiat, à présent, comment ce pouvoir intérieur se concrétise-t-il ?
La conscientisation arrive toujours en premier dans les étapes de la réappropriation. Il importe tout d’abord de discerner clairement les pensées et comportements toxiques menant à la privation de pouvoir dans notre vie. La pratique de la pleine conscience est donc essentielle.
Sortir de la cage des croyances limitantes et importées est la première pierre à poser. Il est nécessaire de désapprendre tout ce qui fut enseigné et de voir la vie avec des yeux neufs et dénués de filtre. Ainsi, l’on entre dans une dimension inconditionnelle où tout est possible et où tout est par avance accordé.

Le pouvoir intérieur ne s’exerce qu’en rapport avec la conscience et au niveau de la pensée et de la prise de décision, donc du choix personnel. Il agit dans l'état énergétique, avant la manifestation physique. Il est donc un pouvoir passif. Il se compose de l’intuition et de l’intention. L'intuition existe sur le moment présent tandis que le mental se base sur les expériences passées. L'intention n'est pas un élément abstrait, bien au contraire. Les créatures les plus intuitives, comme les chevaux, peuvent la percevoir et la définir. Ce pouvoir intérieur utilise comme outils l’imagination, la créativité, et surtout la foi, c’est-à-dire la confiance en la vie. Je n’ose pas utiliser le mot « volonté » à cause de sa connotation combative ou dominatrice, j'utiliserai donc le mot "détermination". Il ne s’agit pas de résister à la réalité, ni de la forcer, mais de l’absorber, de la faire sienne. L’objectif, en concrétisant le pouvoir personnel, n’est pas d’influencer l’extérieur mais de renforcer (et non d’endurcir) l’intérieur au point que la réalité finit par s’aligner tout en douceur.


Le ressenti qui suit la pensée joue un rôle crucial. Reprendre le pouvoir, c’est avant tout discerner et comprendre le ressenti. Tout commence par le choix des pensées et du ressenti associé.
J’avais entendu dire, il y a une dizaine d’années, à l’époque où le livre The Secret, de Rhonda Byrne, venait de sortir : « Si vous voulez devenir riche, commencez par vous sentir riche ! Pensez comme quelqu’un de véritablement riche, c’est-à-dire qui sait qu’il ne manquera de rien. Débarrassez-vous tout d’abord de l’anxiété des pauvres et réjouissez-vous, à chaque instant, de votre richesse.» Cela m’avait semblé tellement insensé à l’époque, et même dangereux : des personnes se sont gravement endettées pour se permettre de se sentir riches !
Aujourd’hui, je me rends compte que ce n’est pas si idiot ou dangereux que cela, surtout lorsqu’on comprend que la richesse n’a, en réalité, rien avoir avec l’argent. De nombreux millionnaires se sentent pauvres et dépensent une énorme quantité de temps et d’énergie à éviter de perdre cet argent ou à en obtenir encore plus par peur d’en manquer. Ils n'ont pas saisi que l'argent n'est que l'un des effets de la richesse, non la cause, et ils iront jusqu'à faire les pires compromis avec leur conscience pour qu'il ne leur glisse pas entre les doigts.

Quand l’argent devient une fin au lieu de l’un des moyens, lorsqu’il est confondu avec le pouvoir, lorsqu’il devient ce sauveur extérieur dont j’ai déjà parlé, le monde est alors dirigé par les financiers, comme c’est le cas du nôtre, et va droit dans le mur à long terme.

Etre riche, c’est savoir que la vie prend soin de vous, que vous avez le pouvoir de créer ou d’attirer ce dont vous avez besoin de manière à ne pas vivre dans la peur du lendemain. L’on rejoint le déconditionnement de la peur du manque dont je parle un peu plus tôt.
Se sentir comme si l’on vivait dans l’abondance et l’épanouissement à tous niveau, c’est cesser de freiner la vie, c’est voir les perches qu’elle nous tend constamment et oser s’en saisir. Je commence à penser que c’est le cas pour chaque humain sur cette planète, quels que soient les drames, voire les horreurs, qui qualifient sa vie.

La confiance en la conscience souveraine et son pouvoir inconditionnel, c’est ça, la vraie force morale. C’est ainsi que certains ont survécu à Auschwitz…

En tout cas, en commençant par de petites choses sur lesquelles aligner le ressenti, comme les déconditionnements mentionnés précédemment, par exemple, je remarque un résultat certain non seulement sur ma santé et sur l’ambiance dans ma vie en général mais aussi sur la manifestation de solutions concrètes.

En effet, ce pouvoir répond à l’épanouissement en manifestant dans le monde physique les ressources qui lui sont nécessaires.

Dans l’univers, plus un corps a de masse, plus sa force de gravité est puissante, moins il est assujetti à la force de gravité des autres corps célestes. Il détermine le mouvement des astres qui l’entourent au lieu de le subir. De la même manière, dans notre vie personnelle, plus l’intérieur est renforcé (« massif » et stable dans éléments mentionnés précédemment), plus il influence la réalité (loi de l’attraction), plus nous sommes autonomes et indépendants. Nous déterminons alors notre propre trajectoire.

À l’inverse, tout pouvoir s’exerçant depuis l’extérieur via les diverses formes du contrôle ou de la domination n’est qu’un artifice de l’ego. Il est à la fois issu du sentiment d’impuissance et en est l’instigateur chez les autres. Il n’en possède pas moins de pouvoir mais il est destructeur et souvent fragile. Il attire son égal et se retrouve sans cesse dans la confrontation. Il est dévoreur d’énergie et dépend d’un renouvellement constant de sa mainmise, parce qu’il n’est pas naturel.

Les personnes habitées d’un sentiment d’impuissance non conscientisé vont réagir de deux manières, ais-je constaté. Soit par la victimisation, soit par la domination.
Le sentiment d’impuissance conduit au suicide bien plus que la souffrance en elle-même. J’ai assez d’expérience dans ce domaine pour pouvoir l’affirmer.
D’un autre côté, c’est le sentiment d’impuissance, encore, qui pousse un individu à développer des pathologies obsessionnelles et des comportements manipulateurs ou cruels en compensation.

Par contre, une personne consciente de son pouvoir intérieur et qui l’a activé n’éprouve plus le besoin d’exercer un quelconque type de domination sur autrui ou sur son environnement.
Elle est autonome et n’a plus besoin de leaders, ne s’insère plus dans aucune hiérarchie. Elle ne recherche plus de sauvetage extérieur, elle est libérée d'une pensée d'assistanat. 
Elle ne tombe plus dans les pièges de la loyauté, du rituel (passer une bonne journée ne dépend plus du fait que vous ayez fait votre lit ou non !), et des promesses. Elle n’est plus exigeante et rigide mais flexible, évolutive.


Bref, elle est libre de créer sa propre destinée !

Je crois que cette vie est là pour nous apprendre justement cela.


FB

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